
D’autant plus insupportable que les «puissants» du monde se trouvent au siège des Nations unies, ces jours-ci, et que, du côté de la diplomatie française, l’une des principales alliées de l’Arabie saoudite, rien ne semble trop beau pour ne pas indisposer le roi Salmane, ce grand acheteur de Rafale, de vedettes et d’hélicoptères de combat. La vie d’un manifestant vaut-elle quelques avions de chez M. Dassault? François Hollande a bien sûr demandé à son interlocuteur privilégié de renoncer à l’exécution, la France étant «opposée à la peine de mort». Ces mots a minima résonnent comme une défaite, sinon une allégeance, à l’image de l’ONU d’ailleurs, qui vient de nommer un représentant de l’Arabie saoudite pour diriger son Conseil des droits de l’homme... La disponibilité pour se battre – même pour un homme du bout du monde – dépend et se nourrit toujours de la conscience de l’utilité de le faire. L’Humanité juge utile et indispensable de lancer une grande mobilisation pour sauver Ali Mohammed de ses bourreaux. Le temps presse. [EDITORIAL publié dans l'Humanité du 29 septembre 2015.]