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Portrait: Michel Platini, ce mythe de l’Hexagone qui ne se laisse pas abattre

Publié le 04 octobre 2015 par Podcastjournal @Podcast_Journal
Rédacteurs et stagiaires: cliquez sur cette barre pour vous connecter en back-office de la rédaction! On l’aime ou on ne l’aime pas. L’ancien numéro 10 de l’équipe de France n’a jamais eu sa langue dans sa poche et son franc parler ne plait pas à tout le monde. Lorsqu’on lui parle de la FIFA, un sourire se dessine sur son visage. Cette FIFA, Platini y tient tant, mais pas assez pour laisser tomber la Confédération européenne, où il fait l’unanimité. Lors de sa réélection pour un troisième mandat consécutif, sa franchise fait une fois de plus parler de lui "en étant réélu président de l'UEFA, je reste vice-président de la FIFA, pour quatre ans, ce qui n'est pas une fin en soi. La FIFA, nous l'aimons profondément, c'est précisément pour ça que nous aimerions qu'elle soit parfaite".

Dès son enfance, l’ancien triple ballon d’or a contracté le virus du football. Et si ses crampons de joueur sont restés loin derrière dans les vestiaires, son amour pour ce sport reste le même.
D’un charisme redoutable et d’une sérénité parfaite, le roi du contre-pied du temps de sa splendeur sur les terrains, a plus d’une arme dans sa poche. Alors quand il est accusé de corruption sur l’attribution de l’organisation de la coupe du monde 2022 au Qatar, le président de l’UEFA sort ses griffes et ne mâche pas ses mots. Il va même jusqu’à suggérer que la FIFA elle-même pourrait être à l'origine de ces accusations pour tenter de "salir" son image de concurrent, potentiellement le plus dangereux face à Sepp Blatter. "J'ai été la proie de toutes les investigations possibles de détectives privés pour essayer de faire courir des rumeurs. Et puis les rumeurs sortent... Qui m'a dans le collimateur? Je ne sais pas. Peut-être qu'à l'époque où je pensais me diriger vers la FIFA, on a cherché à m'embêter, à me poser des problèmes?"

Le visage pâle et en lame de couteau, le cou serré par une mauvaise cravate de soie noire, Michel Platini est un leader dans la vie, comme il l’était sur le terrain. Et en bon homme de pouvoir aux cheveux sel et poivre, le spécialiste du ballon rond sait ce qu’il veut. "Si j’ai voté pour le Qatar et la Russie, c’est par conviction et parce que c’était des nouveaux continents".

Connu pour sa volonté de combattre "le racisme, la xénophobie, et les transactions financières douteuses", pas question pour celui qui a brillamment mené son après-carrière hors du terrain, de changer ses positions: "l’image de la FIFA est très très très mauvaise. C'était le moment pour moi de rester à l'UEFA. Ça sent un peu plus le ballon et l'herbe coupée à l'UEFA qu'à la FIFA"
Mais en bon observateur, et sous ses airs de "macho", (qu’il doit sûrement à ses racines italiennes), bien difficile pour lui d’avouer que les autres confédérations, bénéficiaires de l'aide au développement de la Fifa, n'auraient accepté si facilement de voir la Fédération internationale dominée par un représentant de la richissime et toute puissante UEFA.
Et c’est toujours avec cette même fierté et cette assurance presque agaçante, que le Lorrain dresse ses critiques sur Sepp Blatter: "tant qu’il sera en place, la FIFA aura un déficit de crédibilité, d’image, donc d’autorité. Ça risque d’être le mandat de trop".
D’une nonchalance parfaite, assis sur le fauteuil de son bureau, Platini "descend" d’une franchise presque innocente, le Suisse, resté trop longtemps, selon lui, à la tête de l’instance suprême de football. "Comment voulez-vous que les fans du monde entier respectent les statuts de la FIFA si les gens qui les font ne sont pas respectables?". Avec Platini, les mots claquent aussi intensément que ses ballons avaient l’habitude de le faire dans la lucarne inverse.

Sous ses airs provocateurs, se cache le regard d’un homme resté tout de même simple, comme au temps où il apprenait l’art du dribble dans la rue. Chaque pli de ses rides raconte l’ascension d'un homme de pouvoir, monté en puissance politique via l'organisation de la Coupe du Monde 98, son épanouissement à la tête de l’UEFA, sans oublier son combat contre l'arbitrage vidéo ou encore le fair-play financier.

Homme mystérieux aux facettes multiples, Michel Platini reste indéniablement ce "mythe" international du ballon rond. Le numéro un du football européen le sait. Dans son regard persiste l’éclat malicieux de celui qui se sait le plus fort: "je ne maîtrise pas le pouvoir que j'ai. Je suis crédible, je suis médiatique, je suis aimé par les gens"
Michel Platini en 7 dates:

1955 - naissance à Joeuf en Lorraine
1981 - titre de champion de France
1984 - trophée international de la Supercoupe de l’UEFA
1985 - coupe intercontinentale
1987 - fin de sa carrière de footballeur sous le maillot de la Juventus de Turin
1988 - sélectionneur de l’équipe de France de football
2007 - président de l’UEFA

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