Alors que les alternances politiques soufflent dans certaines collectivités territoriales leurs premières bougies, Martine Moëllic, directrice de la communication de la Ville de Montreuil (93), nous livre le témoignage d'une manager qui se confronte aux difficultés de faire changer l'appareil administratif. Répondre au projet politique est-il facile pour celles et ceux qui doivent l'appliquer malgré toutes les circonstances et les difficultés financières qui rendent parfois la tâche plus compliquée ? Interview.
Martine Moëllic est directrice de la Communication de la Ville de Montreuil depuis 2014. Vous êtes arrivée à la tête de la direction de la communication de Montreuil à la faveur d'une alternance politique. Comment intègre t-on cette dimension du changement dans son management ?Ma mission première est claire et je l'ai répétée maintes fois à mes équipes : nous travaillons à la réussite du Maire de Montreuil, Patrice Bessac "le magnifique". C'est la feuille de route que le Cabinet et moi-même leur avons donnée. Le vent nouveau du changement qu'une directrice de la communication doit apporter se tient là. Et les cadres de la direction l'ont bien compris car bon nombre d'entre eux ont choisi de quitter le navire, n'étant pas en adéquation avec le projet du Commandant (rires). Le management c'est l'art de négocier ou d'imposer ?Comment... nous devons faire face à des restrictions budgétaires sans précédent dans l'histoire de l'Humanité. Dans cette ville, la solidarité est le tissu social de ceux qui n'en ont pas. Au sein de ma direction je participe à cet effort et j'ai pour cela présenté un vaste plan de réorganisation et d'économie où chacun doit faire, refaire et défaire avec moins. C'est la vie qui veut ça, il faut qu'on avance. Quel sera le futur visage de votre direction de la communication ?Je veux faire rentrer la communication publique dans l'ère du design de services. Il s'agit de travailler en mode projet hyper déconcentré : chaque pilote de projet est interchangeable et pluridisciplinaire. Seule la ligne éditoriale et politique est partagée avec un nombre restreint de décideurs, le Cabinet et moi-même, cela évite les allers-retour inutiles.Comment cette méthode est-elle acceptée par les agents territoriaux ? On le sait très bien, dans la fonction publique les réticences au changement sont nombreuses. Les agents de Montreuil subissent cette tension, surtout qu'une campagne de déstabilisation politique a été menée et a largement manipulée certaines brebis égarées. Il faut être solide et avoir le soutien de ses pairs pour tenir le cap. Je remercie de leurs soutiens tous les DGA et directeurs, mon DGS préféré et mon Cabinet adoré, ainsi que ceux qui apportent leur regard et énergie de l'extérieur, j'en ai bien besoin vous savez.Par Fabienne Proux •http://www.lagazettedescocommunes.com.clonezone.link/martine_moellic_dircom-montreuil
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