Il y a quelque-chose d'étrange dans la pensée de Kant. D'un côté, il dit qu'il n'y a rien de pire que de considérer l'homme comme une chose (un moyen), de l'autre il bâtit sa philosophie sur le modèle de la mécanique classique, ce qui revient à considérer l'homme comme une mécanique, une chose.
Et si c'était ses contradictions qui faisaient le véritable intérêt d'un philosophe ? C'est ce que pensaient les anciens Grecs : de la contradiction ("l'absurde") naît une nouvelle vérité.
En tout cas, l'on a peut-être ici un vice de l'Occident. Comme le dit ce blog, son originalité est de croire à l'existence d'Idées, de vérités absolues. Et cela amène naturellement à considérer la nature, l'homme en particulier, comme une chose. Et une chose, ça se détruit à volonté. L'homme pour commencer : c'est le crime contre l'Humanité. La nature, ensuite. L'Idée c'est le suicide ?
(Camus, avec quelques autres, parle de "nihilisme".)