The Bastard Executioner // Saison 1. Episode 3. Effigy/Delw.
Ce qui m’embête le plus avec The Bastard Executioner c’est que j’adore ce que fait Kurt Sutter et là, il échoue. The Bastard Executioner n’est pas non plus une tare mais c’est loin d’être la série que j’attendais, loin d’être passionnant et c’est même souvent ennuyeux. Après l’épisode 2, je pensais que la série était enfin sur la pente ascendante, qu’elle allait pouvoir décoller comme il se doit et enfin nous prouver tout son potentiel. Malheureusement, c’est tout le contraire qui se passe avec cet épisode qui régresse et revient au niveau du pilote de la série plutôt de la première partie du pilote. J’étais optimiste, on ne pouvait pas m’en vouloir, surtout que le second épisode m’a vraiment donné l’impression que la série pouvait grandir, aller au delà de ce qu’elle nous avait présenté jusqu’à présent. Après trois épisodes, le plus gros problème que j’ai avec cette série c’est la façon dont est géré l’attention du spectateur. On a l’impression que cet épisode (comme le pilote de la série), semble aller à l’encontre du spectateur et de ce que ce dernier doit voir. Du coup, la série parvient à être à la fois laborieuse et rapide à la fois. Elle tente de nous introduire tout un tas de choses, des tas de personnages, tentent de faire évoluer sa narration et puis tout d’un coup, on a l’impression que cela est fait de façon terriblement mal.
Je ne sais pas si au fond Kurt Sutter sait ce que c’est qu’une série historique avec un décor comme celle-ci. Il a voulu quelque chose qui colle plus ou moins à Game of Thrones dont il est un grand fan et c’est remarquable sauf qu’avec la débauche de moyens qu’il y a à l’écran, le scénario ne suit pas vraiment. C’est dommage car c’est aussi une question de casting. Personne ne sort vraiment du lot dans ce troisième épisode (et c’est justement dans ce genre de moments que l’on peut se poser des questions). C’est un épisode qui veut être beaucoup trop compliqué par rapport à ce qu’il n’est vraiment et c’est dommage car en mélangeant les choses, en voulant changer de place tout un tas d’intrigues et en allant de l’avant trop rapidement par moment, The Bastard Executioner se perd et fini par nous perdre aussi par la même occasion. Wilkin et sa crise existentielle, sa quête de vengeance (mais aussi de rédemption), tous les paradoxes relationnels qu’il peut y avoir aussi, sans parler des conséquences de tout cela. Narrativement parlant, The Bastard Executioner est loin d’être une bonne série. C’est justement là le problème car il aurait été sympathique de voir une série qui maîtrise son scénario (cela aurait permis d’apprécier un peu plus le casting pas si brillant que ça). Enfin, je suppose. Vous n’êtes pas d’accord avec moi ?
Prenons l’exemple du personnage de la Baronne Aberffraw. C’est un personnage qui, je suis certain, a du potentiel. Sauf que voilà, là aussi le bas blesse uniquement car la série ne sait pas du tout ce qu’elle doit faire. Elle engage des idées, propose un chemin au récit et elle bute en touche dès qu’elle tente de creuser. Car rien ne peut véritablement être creusé dans cet épisode. Il y a tellement de choses à faire que tout reste en surface afin de ne pas donner trop de temps à ci ou à ça et donc oublier un truc sur le chemin. Je me demande si cela ne vient pas aussi de la durée des épisodes. Le double de durée serait peut-être un peu plus intéressant mais ce serait alors brisé le rêve de voir une série (et puis des épisodes d’une heure et demie, c’est beaucoup trop long). On a pu voir avec le double épisode pilote de la série que parfois la narration a besoin de s’adoucir sur la longueur. Le prochain épisode peut donc être plus intéressant que celle-ci (même si je suis persuadé qu’il sera tout aussi décevant, compte tenu du résultat ici). De plus, The Bastard Executioner n’arrive pas à faire en sorte que ses personnages (même le héros) ne ressorte vraiment. Tout est trop faible, trop lisse, rien ne devient instantanément charismatique. C’est tout le contraire de Game of Thrones que Kurt Sutter n’a pas du très bien regarder d’un oeil de scénariste. Trop d’un oeil de fan. Ou même Vikings qui pourrait plus se rapprocher de The Bastard Executioner.
Il n’y a pas ici de Ragnar. Il n’y a pas ici de Jon Snow. Il n’y a rien de tout ça. Même Outlander, dans sa romance arrive à être épique et brillante à la fois. Là, on reste assis et l’on attend que le temps passe. J’aurais adorer que Chamberlain Milus se soulève et apporte à cet épisode une vraie force de caractère sauf que même Milus n’apporte rien si ce n’est une impression soit de déjà vu, soit d’une fainéantise narrative. Kurt Sutter a voulu un peu trop se laisser avoir par l’esprit d’un fan qui aime une série et qui a envie d’en faire une assez proche. Ou alors il ne maîtrise pas du tout la grandeur de ce qu’il a créé. Le trop plein de personnages n’aide pas pourtant c’est le papa de Sons of Anarchy dont le casting a toujours été important (mais certains restaient dans l’ombre).
Note : 4.5/10. En bref, le potentiel est là, reste à l’exploiter.