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Critique Ciné : Everest (2015)

Publié le 05 octobre 2015 par Delromainzika @cabreakingnews

Everest // De Baltasar Kormakur. Avec Jason Clarke, Jake Gyllenhaal et Josh Brolin.


Il y a tromperie sur la marchandise. Quand j’ai vu l’affiche d’Everest, je me suis dit Jake Gyllenhaal qui grimpe l’Everest cela ne peut qu’être sympathique. Bon, forcément voir l’acteur emmitoufler c’est moins sympathique que dans des comédies romantiques où il sort de la douche mais cet acteur dégage une sympathie naturelle qui nous donne toujours envie de voir ce qu’il peut bien nous offrir. Après quelques films sans grand intérêt comme 2 Guns ou Contrebande, Baltasar Kormakur s’est vu confié un film de taille : celui de l’histoire vraie d’un groupe de grimpeurs voulant à tout prix atteindre le sommet de l’Everest qui a connu pour certain un destin tragique en 1996. Je ne connaissais pas du tout cette histoire et je ne savais même pas que cela se déroulait dans le passé avant même de le voir. En tout cas, peu importe. Everest fonctionne comme tous les films de ce genre là. Le dernier en date doit être Richard Gere sur son bateau qui tente de survivre. Ces films de l’extrême c’est toujours de bons frissons et quelques belles images mais aussi des fonds verts que l’on ne peut s’empêcher de voir (et ici en 3D, tout est beaucoup plus flagrant - n’ayant pas vu la 2D, je ne peux que juger en 3D -). Mais derrière tout cela, il ne se cache pas vraiment un scénario particulièrement travaillé en temps normal.

Inspiré d'une désastreuse tentative d'ascension de la plus haute montagne du monde, Everest suit deux expéditions distinctes confrontées aux plus violentes tempêtes de neige que l'homme ait connues. Luttant contre l'extrême sévérité des éléments, le courage des grimpeurs est mis à l'épreuve par des obstacles toujours plus difficiles à surmonter alors que leur rêve de toute une vie se transforme en un combat acharné pour leur salut.

Le scénario de William Nicholson (Gladiator) et Simon Beaufroy (Hunger Games : l’embrasement) ne fait pas exception. Malheureusement. Disons que le film raconte bien son histoire de grimpeurs, de montée de l’extrême et nous offre aussi quelques beaux moments d’émotion très classiques, comme il faut dans ce genre de film, sans compter sur la tension de certaines scènes. Mais voilà, le film s’éparpille par moment au travers de sa volonté de tout raconter. Du coup, on passe à côté des personnages et de leur personnalité. J’aurais apprécié apprendre un peu plus des liens que ce journaliste avait avec sa femme, ce que chacun des membres de l’équipe peut apporter aux autres, etc. Du coup, on se retrouve surtout avec de l’adrénaline qui finit par devenir un peu plate par moment. Je m’attendais peut-être à un film complètement différent (et pas uniquement à cause de la présence assez faible de Jake Gyllenhaal, après tout ce n’est pas de sa faute). Everest aurait pu être un grand film catastrophe mais il est plus ou moins le contraire, un film qui a le goût de l’aventure (et qui parvient même à nous la faire ressentir) mais qui ne va malheureusement pas beaucoup plus loin que ça. Au contraire, le film manque de moments où les personnages sortent du lot.

Tout le monde est mis sur le même pied d’égalité et dès qu’un « héros » pourrait surgir, il n’y en a pas vraiment. Alors certes, dans cette histoire il n’y a peut-être pas de place pour des héros mais je suis persuadé du contraire. Baltasar Kormakur aurait très bien pu injecter quelques trucs différents dans son film histoire de lui donner une envergure différente et donc une ambition complètement différente. Mais difficile d’être à la hauteur quand les personnages que l’on nous propose sont aussi lisses et manquent cruellement de développement. On a l’impression que l’accent est donc mis sur l’action et la tension (ce qui est aussi le cas) et rien de plus. Avoir des images fortes ne suffit pas, le poids des mots est lui aussi très important. Surtout dans une aventure comme celle-ci. Finalement, Everest est à la fois sympathique et décevant. Comme une sorte de circuit touristique avec des personnages qui ont pourtant marqué l’histoire (dramatiquement j’en conviens pour certain) mais dont on oublie justement l’acte de bravoure qu’ils ont cherché à vivre. Par moment Everest tente de nous dire pourquoi ils grimpent, ce qui anime leurs vies mais à de grands moments cela tombe aussi un peu à plat. Dommage.

Note : 5.5/10. En bref, une belle aventure qui manque cruellement de profondeur, les personnages étant assez lisses.


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