Ce dimanche soir à San Siro Milan recevait Naples dans un stade quasiment plein, pour le compte de la 7ème journée de serie A. Les rossoneri ont plutôt bien entamé les premières minutes, poussés par leur public, en se battant et en mettant beaucoup d’intensité dans leurs duels jusqu’à la 13ème minute et le but d’Allan. Une mauvaise passe de Diego Lopez en direction de Zapata suite à un énième mauvais dégagement de ce dernier permettra aux napolitains de récupérer le ballon dans le camp milanais et en quelques touches de balle le brésilien crucifie le gardien rossonero ça fait 0-1.
C’est là que l’enfer commence pour le Diavolo. L’intensité vue en début de match n’est plus, le pressing est devenu inexistant et c’est logiquement que Naples a pris l’ascendant psychologique sur son adversaire du soir, déroulant son football à sa guise et repoussant le peu d’attaques des milanais, ces derniers passant le plus clair de leur temps a courir après le ballon et à se contenter de défendre dans leur propre moitié de terrain tant bien que mal. Il ne se passera pas grand chose pour la suite de cette première mi-temps, Milan restant statique, l’équipe se coupe en deux à l’image d’un Montolivo qui demande à ses coéquipiers de se démarquer à chacune de ses touches de balle, en vain.
En seconde période les 22 hommes reviennent sur le terrain mais ce sont bien les napolitains qui mettent la pression dès le retour des vestiaires et les rossoneri, complètement dépassés, se font punir par Insigne à la 48ème minute sur un service parfait de Gonzalo Higuain, ça fait 0-2. A ce moment on se dit que ça devient compliqué mais pas impossible. C’était sans compter sur un Milan apathique, perdu sur le terrain, montrant très peu de caractère et bien trop brouillon. A la 57ème minute Sinisa Mihajlovic tente un 4-2-4 et fait entrer Cerci en remplacement de Bertolacci en espérant pouvoir remonter au score mais ce fut peine perdue. En effet, à la 66ème minute, Higuain, lancé face au gardien, se fait stopper irrégulièrement par Ely. C’est logiquement que l’argentin se voit accorder un coup franc aux abords de la surface de réparation adverse et Insigne, auteur d’un match exceptionnel, ne se fait pas prier pour la mettre au fond, ça fait 0-3. Dans le stade c’est la stupeur, la désillusion, on n’entend plus que les tifosi napolitains, s’amusant brièvement de quelques olé à chaque passe napolitaine. On se dit que maintenant les hommes de Sarri vont défendre tranquillement jusqu’à la fin du temps réglementaire mais il n’en sera rien. A la 77ème minute Ghoulam déborde côté gauche, centre à ras de terre et c’est Rodrigo Ely qui, en taclant, propulse le cuir au fond de ses propres filets, 0-4, ce but est comme un symbole du naufrage collectif dont est coupable le club tout entier et on peut voir un San Siro se vider de ses tifosi avant la fin du match. L’arbitre de la soirée, Nicola Rizzoli ne laissera même pas de temps additionnel, comme pour rapidement mettre fin aux souffrances de tout un peuple.
La pression mise sur les joueurs en milieu de semaine n’aura pas eu l’effet escompté et c’est une claque magistrale que chaque tifoso milanista du monde entier a ressenti ce dimanche soir.
Ce résultat, bien plus qu’un simple échec, arrive juste avant la trève internationale. Pas vraiment le meilleur moment. Le mister a maintenant deux semaines pour trouver une solution et remonter tout de suite la pente afin de remonter au classement dès la prochaine journée sous peine de commencer à douter sérieusement des objectifs du club, à savoir la qualification pour la prochaine saison de ligue des champions.
Les notes des milanais pour ce match :
Diego Lopez : (4) en grande partie fautif sur le premier but napolitain, il n’ a pas pu faire grand chose sur les 3 autres buts. Auteur encore de relances trop hasardeuses.
De Sciglio : (3) complètement pris par Insigne sur son côté droit il n’ a rien apporté autant offensivement que défensivement. Transparent.
Zapata : (3) il se devait être le leader de cette charnière centrale ce soir mais il n’a rien montré de plus ni de moins qu’à son habitude. Auteur d’une mauvaise relance qui provoque l’ouverture du score.
Ely : (3) tâche compliquée pour le jeune défenseur qui n’avait pas commencé sa saison de la meilleure des manières, il se retrouve titulaire en lieu et place de Romagnoli, suspendu pour ce match. L’italo-brésilien s’est rendu coupable du coup-franc qui amène le but d’Insigne et le csc en fin de match qui alourdit le score.
Antonelli : (5.5) retour de blessure pour le latéral gauche, il déborde beaucoup, revient défendre systématiquement. Il a pallié souvent les erreurs défensives de la charnière centrale du soir. Un demi point en moins pour sa simulation dans la surface napolitaine.
Montolivo : (5) un capitano bien trop esseulé mais tout de même en partie coupable du naufrage milanais. En tant que capitaine il se doit de remettre ses coéquipiers sur le droit chemin quand ceux-ci perdent espoir.
Kucka : (4) le slovaque n’a pas affiché le niveau qui était le sien au début de la saison, complètement invisible il s’est fait prendre systématiquement sur son côté droit. N’a pas non plus été aidé par De Sciglio. Remplacé par Poli à la 84ème minute.
Bertolacci : (5) pas un si mauvais match pour le jeune italien mais bien trop seul aussi quand il avait le ballon dans les pieds. Remplacé par Cerci à la 57ème minute.
Bonaventura : (4) trop brouillon au poste de trequartista il revient automatiquement sur le côté gauche et il ralentit trop le jeu sur les phases de contre attaque.
Luiz Adriano : (3.5) il n’a rien apporté offensivement et n’a pas non plus eu grand chose à se mettre sous la dent. Il a tenté de décrocher plusieurs fois pour récupérer le ballon mais sans aucune réussite.
Bacca : (4) il s’est battu, a couru, mais bien trop seul en attaque et complètement dépourvu de ballons. La défense napolitaine l’a bien encerclé ne lui laissant aucun espace.
Poli : (/) pas le temps de se mettre en évidence en 6 minutes. Mais s’est battu comme à son habitude.
Cerci : (3) 33 minutes de jeu pour l’italien pour tenter de recoller au score qui n’était alors que de 2 à 0. Il revient systématiquement sur son pied gauche ce qui le rend bien trop prévisible. Sa vitesse non plus n’a rien apporté.
Mihajlovic : (3) son équipe n’a pas un mental de champions. C’est à lui d’apporter cette confiance qui fait tant défaut aux joueurs. Il pointe régulièrement du doigt les problèmes récurrents du Milan mais pour l’instant il n’apporte pas ce plus que l’on attend depuis trop longtemps. Les blessures ne plaident pas en sa faveur mais c’est à lui de remonter la barre et haranguer ses troupes quand ceux-ci prennent le bouillon.
En conclusion c’est un Milan très mauvais que l’on a vu ce dimanche, bien loin de son réel niveau de jeu. Les joueurs n’ont rien montré et se rappelleront longtemps de cette lourde défaite historique. Espérons qu’ils sauront profiter de la trêve internationale pour se remettre en question et donner enfin le meilleur d’eux-mêmes. Le coach doit trouver les carences de cette équipe et absolument renforcer ce point.
En ce lendemain de ce non match on a envie de crier vergogna !! Mais dans nos coeurs c’est bien forza Milan !! Qui résonnera et ce jusqu’au bout.