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Inondations dans le Sud-Est : le réchauffement climatique a bon dos...

Publié le 05 octobre 2015 par Albert @albertRicchi
Inondations dans le Sud-Est : le réchauffement climatique a bon dos...Les fortes pluies qui se sont abattues dans le Sud-Est de la France dans la nuit du 3 au 4 octobre dernier, faisant des dégâts énormes et de nombreuses victimes, sont-elles potentiellement liées au changement climatique en cours ? Les élus municipaux, départementaux, régionaux et les parlementaires qui cumulent souvent ces différentes fonctions se précipitent depuis dimanche matin sur tous les micros qui se tendent pour accuser le ciel de tous les maux.

Mais si ce type d’épisode cévenol fait autant de ravages, c’est aussi parce que d’autres facteurs importants se conjuguent à une météo exécrable...La situation actuelle, explique Météo-France, est notamment due à un vaste système de basses pressions positionné sur l’Atlantique qui autorise la remontée de l’air chaud chargé d’humidité en provenance de la Méditerranée, dont la température de surface a été en septembre, « plus chaude que la moyenne sur toute sa partie nord-ouest ». Mais « aucune preuve solide ne vient actuellement étayer l’hypothèse du réchauffement climatique » dans les inondations qui ont frappé les Alpes-Maritimes, estime plusieurs spécialistes du climat. D’ailleurs, le nombre de jours ayant connu de très fortes précipitations n’a pas subi d’évolution au cours du demi-siècle écoulé.Aidés par des journalistes sur le terrain ne retenant que le sensationnel,les médias reprennent en boucle les remarques des habitants qui ont souvent une mémoire sélective du temps qu’il a fait. Les chaînes de télévision privilégient les images des entassements de voitures, maisons dévastées et sous-sols inondés provoqués par la brusque montée des eaux...La loi Defferre sur la décentralisation du 2 mars 1982 et la politique urbanistique des élus locaux sont largement responsables du drame actuel La loi sur la décentralisation, initiée par Gaston Defferre en 1982, a partagé le pouvoir entre l'État et les collectivités territoriales ou locales. Par ce processus, l'État a délégué un certain nombre de ses compétences aux collectivités, qui se sont dotées de leurs propres organes de décision et de ressources propres. Les collectivités territoriales ont acquis depuis cette époque davantage d'autonomie notamment dans la délivrance des permis de construire, la délimitation des zones à urbaniser, etc. La plupart des élus locaux ont ainsi mené des politiques foncières délirantes en faisant disparaître chaque année de nombreuses terres agricoles ou zones vertes. Entre 2006 et 2014, l’artificialisation des sols a supprimé 500 000 hectares dont 2/3 de terres vouées à l’agriculture, réduisant quasiment à néant leur capacité d’absorption des eaux de pluies. Toutes les statistiques du ministère de l’Ecologie et du ministère de l’Agriculture, montrent que ce phénomène prédomine dans le Sud-Est.Les élus des Alpes maritimes notamment ont donc d’écrasantes responsabilités dans un département en proie à la folie immobilière et où la densité atteint 300 habitants (et parfois bien plus au kilomètre carré contre une moyenne de 100 pour le reste du territoire). Ces élus ont facilité depuis longtemps l’artificialisation de territoires entiers au nom de leurs valeurs foncières et ont oublié aujourd'hui dans leurs commentaires éplorés aux médias, que le taux d’artificialisation est trois fois supérieur dans les zones littorales de la région Paca que dans le reste de la France.Tracé de nouvelles routes, construction de parkings, dispersion des zones d’habitats, mise en place d’un urbanisme commercial ou canalisation excessive des petits fleuves côtiers ont ainsi décuplés la force destructrice des pluies violentes ou des orages exceptionnels. Cela a renforcé les dégâts dans les zones les plus basses où aucun permis de construire ne devrait avoir été accordé, pour les habitations individuelles comme pour les implantations industrielles ou pour les grandes surfaces. La décentralisation et les pouvoirs absolus accordés aux maires a permis de faire des choix urbanistiques contestables trop souvent liés à la pression des milieux immobiliers qui règnent depuis des lustres sur la région Paca.Face aux dérèglements climatiques que le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) ont depuis longtemps annoncé, et sans être entendus par un personnel politique dont l’horizon se réduit à leur prochaine élection, les populations risquent à nouveau d'être exposés à des situations dramatiques avec leur lot de dégâts et de victimes…  Photo Yahoo images
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