Il y a deux ans, on allait d'une maison à l'autre, dans un vieux camion tout pourri qui était doté d'un cassetophone diffusant une cassette des Berruriers Noirs dénichée dans un carton, le couple et ses enfants s'installait enfin dans sa nouvelle maison, fraîchement construite, peintures à peine sèches.
Vendredi, on passait de cette maison à un appartement, dans un camion de location qui était rempli pour moitié de meubles expurgés de la maison bleue et pour partie de lits et électroménager fraîchement investis dans une grande surface.
C'était la fin de journée, la fin de semaine, il ne pleuvait pas trop. Chacun s'essayait à l'entrain et nous y parvînmes un peu, puisque quelques burent beaucoup. Le Cahors des vendredis soirs où un couple séparé dans la tête et le coeur depuis de longs mois met en actes la décision.
J'ai lu dans ses yeux la peur des minutes, des heures, des jours à venir. J'ai lu l'impératif pour elle d'un choix globalement peu partagé et senti par son absence à lui comme tout cela sentait le soufre.
Samedi, je me suis réfugié dans la musique après une matinée passée à l'hôpital régional, premier étage, rayon ophtalmologie, gars de cinq ans ayant de curieux passages où il voit tout petit, comme il dit.
J'ai concocté, je crois, l'une des plus belles compilations que je n'ai jamais faite.