12 espèces invasives qui coûtent (très) cher à la France
Publié le 07 octobre 2015 par Blanchemanche
#espècesinvasivesPar Loïc Chauveau Publié le 03-10-201538 millions d’euros, c’est ce que coûterait chaque année France la lutte contre les espèces animales et végétales invasives. Une évaluation vraisemblablement minorée.
L'écrevisse de Louisiane, l'une des espèces invasives que vous retrouverez dans notre tableau. © ELSNER/20 MINUTES/SIPA
COMPÉTITION. Une fois qu’elles sont là, comment s’en débarrasser ? Et quelles sommes y consacrer ? Le Commissariat général au développement durable
(CGDD) s’est lancé dans une évaluation des coûts de la lutte contre l’ambroisie, le moustique tigre, le cochon sauvage ou encore la jussie en France (métropole et outre-mer). Cette lutte est essentielle pour les espèces locales. Les invasives modifient en effet l’écosystème dans lequel elles se sont introduites, entrent en compétition pour l’eau et les nutriments avec les espèces indigènes, voire les détruisent, quand elles ne s’hybrident pas avec elles. Le CGDD s’est attachée à évaluer les actions menées en amont : études scientifiques de connaissances de l’invasif, essais techniques pour son éradication et actions de destruction. Les coûts en aval comprennent les nuisances sur les infrastructures routières, ferroviaires, fluviales, les pertes agricoles et forestières, les coûts sanitaires pour la santé humaine et les campagnes de sensibilisation du public.
600 espèces s'installent en métropole et dans les DOM
OUTRE-MER. L’Union européenne a comptabilisé 1500 espèces invasives entraînant une dépense estimé à 12,5 milliards d’euros par an. Aussi, les 38 millions d’euros avancés par le CGDD pour les 600 espèces s’installant en métropole et dans les départements et collectivités d’outre-mer paraissent bien faibles. 19 millions d’euros seraient ainsi consacrés à la lutte, et les dommages occasionnés atteindraient la même somme. L’outre-mer occupe une place bien particulière puisqu’il représente 68 % des dépenses contre 32% pour la métropole. Trois territoires concentrent à eux seuls la moitié des dépenses nationales : La Réunion, la Nouvelle-Calédonie et les Terres australes et antarctiques françaises (TAAF, regroupant les Kerguelen, Crozet et les îles Éparses). Ces territoires insulaires abritent une faune et une flore endémiques particulièrement fragiles. Une espèce invasive y a donc un impact fort sur la biodiversité.
La Réunion compte ainsi 32 espèces très invasives et 62 dont l’impact est plus modéré. Le cas des TAAF illustre un phénomène étonnant : à l’exception du moustique tigre, de l’ambroisie et du frelon asiatique, l’écrasante majorité des espèces invasives ont été introduites volontairement par l'homme. Dans les TAAF, 1,3 million d’euros sont consacrés à la chasse aux chats, rats et souris grises.
CHIKUNGUNYA. Les budgets de lutte ont été multipliés par deux depuis 2009 du fait d’une seule espèce qui s’est installée sur la plus haute marche du podium : le moustique tigre. L’insecte est le vecteur du chikungunya qui a atteint La Réunion pour la première fois en 2005 et sévit depuis 2013 dans les Antilles. Le moustique tigre provoque de gros ravages dans les budgets sanitaires de ces départements mais il devient aussi un fardeau financier pour la métropole qui doit enclencher désormais tous les ans un programme de surveillance du fait de la rapide colonisation du territoire par cet insecte.http://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/20150928.OBS6626/12-especes-invasives-qui-coutent-tres-cher-a-la-france.html