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« Le nouveau stagiaire » : Ah, si un réalisateur français...

Publié le 07 octobre 2015 par Toulouseweb
 

« Le nouveau stagiaire » : Ah, si un réalisateur français...


Loin de moi l’idée de relancer la guerre franco-américaine : elle s’exerce dans suffisamment de domaines pour ne pas exacerber ces conflits. Mais quand même...
Voilà un film écrit et réalisé par Nancy Meyers. Bon, à priori, cela ne vous dit rien... Mais vous avez quand même peut être vu « Pas si simple », « Tout peut arriver », ou, il y a plus longtemps, « Baby boom», avec Diane Keaton. Nancy Meyers, son truc, ce sont les problèmes de jeunes couples urbains, dans lequel la femme travaille, tout en ayant des enfants. Il en faut pour tous les goûts, pour d’autres réalisateurs, cela va être le chevalier exterminateur qui sauve le monde (à grand renfort de flingues en tous genres...), ou le biopic d’une star de la pop music, genre « Amy » (film au demeurant très réussi).
Alors là, dans « Le nouveau stagiaire », on a du lourd... Monsieur Robert de Niro en personne, qui interprète un retraité de 70 ans, veuf, qui aspire à continuer ses activités, et profite d’un programme de « remise à nouveau professionnelle » mise en place par une star-up new yorkaise. Et de Niro, reconnaissons-le, s’en sort brillamment, en immense comédien qu’il est. Et il a en face de lui Anne Hathaway, qui n’est pas la première venue, puisqu’on la vue dans « Le diable s’habille en Prada », « Rachel se marie », ou « Interstellar » dans ce film, elle s’en sort plutôt bien dans un rôle d’executive woman hyper stressée, patronne de la start-up, et n’ayant que peu de temps à consacrer à son mari, père au foyer, et à sa fille (forcément adorable).
Bien. Dès lors, le scénario suit une route largement prévisible : le stagiaire senior se rend de plus en plus utile dans l’entreprise, notamment aux yeux de sa fondatrice, dont le couple bat de l’aile. Mais il sait prodiguer des conseils de toute sorte, tout en profitant des conseils d’une masseuse travaillant dans l’entreprise qui lui trouve beaucoup d’attrait...
Tout ceci est plaisant, se laisse regarder sans problème, quoique les situations ne soient pas bouleversantes d’inventivité la réalisatrice laisse la bride sur le cou à son duo d’acteurs, et cela donne lieu à des scènes assez réussies. Mais tout cela est long, et bien loooong (la comédie dure plus de deux heures, alors que Woody Allen, lui, aurait plié tout cela en 1h35...). Mais New York, et notamment le pont de Brooklin, sont tellement beaux en automne...

Cela dit, ce qui est le plus horripilant, comme dans beaucoup de films américains, c’est qu’à la fin du film, l’ordre moral, l’ordre social, l’ordre professionnel est complètement respecté. La patronne de l’entreprise, après un sérieux coup de blues, se remet à la tâche avec vigueur. Son mari, père au foyer, abandonne ses fredaines et revient vers la mère de sa fille. Et Robert de Niro, le stagiaire de 70 ans qui connaît la vie, se met en ménage avec la masseuse, qui lui faisait les yeux doux...
Rêvons un peu : un réalisateur ou une réalisatrice française, lui, aurait osé faire déguerpir le « père au foyer » peu fidèle, aurait mis l’executive woman dans le lit de Robert de Niro... Et la masseuse, me dites-vous ? Oh, je l’aurais mise dans le lit d’un homme politique français. On a le choix...
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