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CHANTAL AKERMAN : I don’t belong anywhere

Publié le 07 octobre 2015 par Misteremma @misteremma

CHANTAL AKERMAN : I don’t belong anywhere

Chantal Akerman s'est donnée la mort ce lundi 5 octobre 2015 à Paris. Considérée comme l'une des figures de proue du cinéma moderne, la cinéaste belge de 65 ans avait perdu le goût à la vie depuis le décès de sa mère survenu en avril 2014.

Hasard de la programmation, le documentaire I don't belong anywhere - le cinéma de Chantal Akerman était diffusé hier soir au FIFF à Namur. Une belle occasion pour lui rendre un hommage émouvant.

Cinquième titre de la Collection Cinéastes d'aujourd'hui " I don't belong anywhere - le cinéma de Chantal Akerman ", réalisé par Marianne Lambert, évoque quelques uns des 40 films de cette cinéaste majeure dont le très emblématique " Jeanne Dielman, 23, Quai du Commerce, 1080 Bruxelles ". De Bruxelles à Tel-Aviv, de Paris à New-York, le documentaire nous emmène sur les lieux de ses pérégrinations. Cinéaste expérimentale, nomade, elle nous fait partager son parcours cinématographique qui ne cesse de questionner le sens de son existence au risque de chercher son public ou de s'y confronter. Avec sa monteuse, Claire Atherton, elle précise les origines de son langage et de ses partis pris esthétiques. Un cinéma vivant, novateur et qui continue à influencer nombre d'artistes, comme en témoigne le réalisateur américain Gus van Sant.

En apprenant le décès de la cinéaste, Gus van Sant déclarera pour Libération :

J'ai été marqué par nombre de ses films, ainsi que des installations incroyables qu'elle a faites pour des musées, mais par-dessus tout c'est la découverte de Jeanne Dielman qui m'a incommensurablement marqué quand j'étais étudiant en cinéma. Je le revois souvent depuis, chez moi, et je reste stupéfait des frontières qu'elle explose dans ce film, ce qu'elle y invente en termes de narration, de rapport au personnage. Quand j'ai fait des films comme Gerry, Elephant et Last Days, cela a constitué pour moi une influence plus qu'essentielle : il y avait pour moi Bela Tarr et Chantal Akerman.

Le documentaire de Marianne Lambert est également diffusé à Flagey (Bruxelles) qui programme un cycle Chantal Akerman depuis le 16 septembre jusqu'au 22 novembre 2015. Vous pourrez y (re)voir La Folie Almayer, News from Home, Je, tu, il, elle ou encore No Home Movie pour lequel elle disait ceci :

Parce que ce film est avant tout un film sur ma mère, ma mère qui n'est plus. Sur cette femme arrivée en Belgique en 1938 fuyant la Pologne, les pogroms et les exactions. Cette femme qu'on ne voit que dans son appartement. Un appartement à Bruxelles. Un film sur le monde qui bouge et que ma mère ne voit pas.

Les récents événements donnent bien évidemment une dimension entre plus émouvante à ce magnifique documentaire.

La programmation complète peut être consultée sur le lien suivant : Flagey.


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