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Chroniques de l’ordinaire bordelais. Épisode 160

Publié le 11 octobre 2015 par Antropologia

Scène de rue

C’était vers midi dans une rue proche de la Victoire, la semaine dernière.

Mon attention est attirée par les paroles véhémentes prononcées par une fille plantée entre deux voitures et entourée de cartons. Je suis trop éloigné pour comprendre ce qu’elle dit mais le ton et la situation m’expliquent les conduites. Elle garde une place de stationnement où veut s’installer une auto.

Celle-ci recule, fait un créneau, bouscule cartons et fille. Celle-ci tape sur l’arrière de la voiture et crie : « Les cartons ! Les cartons ! » . De façon toujours incompréhensible, le véhicule s’arrête puis repart tourner dans la rue suivante.

Peut-être avait-il vu l’auto de l’ami de la fille qui arrive très vite, s’arrête en pleine rue, écoute le récit de l’événement, descend, va voir où se trouve l’autre chauffeur puis revient. Pensant que la scène est terminée, je m’éloigne : je n’ai pas à surveiller les conduites des passants aussi insolites soient-elles.

Le plus curieux de l’affaire m’apparaît la rupture entre les voies de fait utilisées, le créneau de la première auto puis sa recherche par le second conducteur, et la retenue dont ils font preuve en définitive puisque le premier ne termine pas son créneau – il n’écrase même pas la fille – et le second ne va pas jusqu’à l’auto jaune que lui désigne la fille. Il faut montrer sa force, ou en tout cas sa volonté de l’exercer, mais ne pas aller au terme de l’action. Et surtout, deux conducteurs adoptent cette même attitude qui ne me semble pas des plus pertinentes. Tous deux veulent se montrer méchants mais en restent à des velléités. Il faut montrer mais pas faire.

Bernard Traimond



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