On parle beaucoup de "l'entreprise libérée", en se demandant comment la réaliser. On cherche une méthode. Je pense que l'on se trompe.
Jean-Farnçois Zobrist, dont on cite généralement les exploits, dit que son entreprise est bâtie sur la confiance, et que l'art du management est de concevoir les conditions pour que les choses se fassent toutes seules. Il me semble que c'est ce qui compte.
J'ai rencontré, et je rencontre, des entreprises comme cela. Extérieurement, elles n'ont rien d'original. Mais leurs employés viennent travailler avec plaisir. Et ils font preuve d'initiative. Ils donnent, en quelque sorte, sans compter. Et surtout sans se demander si c'est ce qu'on leur demande.
Et il y a peut être mieux. Un dirigeant me disait que, avant que sa société ne soit achetée par une multinationale, ses employés faisaient un drame personnel du moindre problème de l'entreprise et harcelaient leurs collègues jusqu'à ce qu'ils l'aient résolu. Elle faisait des exploits. Maintenant elle a de l'argent, des robots et des ingénieurs, mais on ne pense plus qu'à sa carrière. Et elle n'est plus rentable.