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Profession : photographe

Publié le 12 octobre 2015 par Aicasc @aica_sc

Une récente étude du Département des études et de la prospective du Ministère de la culture, réalisée en 2014 par Claude Vauclare et Remi Debeauvais dessine le profil du photographe ou plutôt les profils tant les statuts, les pratiques, les conditions d’exercice sont différents. La nature même des photographies produites est très variée : photographie de presse, photographie d’illustration, photographie de mode, photographie de plateau, photographie artistique, photographie sociale (mariage ou groupe de classes), photographie d’entreprise .

Diversité des statuts professionnels

Cette analyse souligne la diversité des statuts professionnels, juridiques et fiscaux qui encadrent l’exercice du métier de photographe et les conditions de l’activité : positionnement sur le marché, revenus nets d’activité, évolution des techniques photographiques.
Ainsi, elle dénombre, dans l’échantillon sélectionné pour l’étude, 89 % de photographes auteurs mais aussi des salariés/pigistes de la presse et des agences de presse, des auto-entrepreneurs, des artisans et des agents de l’État ou de collectivités territoriales.
Deux codes ApE définissent l’activité principale du photographe, exerçant sous forme individuelle ou sous forme sociétaire.
– 74.20 Z : activités photographiques, qui appartient à la classe des « activités spécialisées, scientifiques, et techniques » ;
– 90.03 A : création artistique relevant des arts plastiques, qui appartient à la classe des « activités créatives, artistiques et de spectacle », code partagé avec l’ensemble des arts plastiques.

Premiers pas professionnels

On se lance dans cette profession quels que soient l’âge et le niveau de diplôme. Cependant, interrogés sur le moment où ils estiment être devenus photographes professionnels, 62% des photographes désignent un âge inférieur à 30 ans. Parmi eux, plus d’un sur quatre déclarent même un âge inférieur à 25 ans – ce qui semble indiquer l’importance de la vocation. À l’opposé de cette tendance générale, 17% des photographes répondant à l’enquête situent leur âge d’entrée dans la profession au-delà de 35 ans.
Bien souvent, la photographie n’est pas toujours leur premier secteur d’entrée dans la vie active. 58 % des photographes ont travaillé dans un autre secteur avant de devenir photographes professionnels. Près de 40 % d’entre eux ont exercé un autre métier.
Si le niveau d’étude n’est pas un critère discriminant, on note que près de la moitié des photographes interrogés disposent d’un niveau d’études générales élevé. Près d’un photographe sur deux répondant à l’enquête (46 %) est titulaire d’un diplôme de niveau égal ou supérieur à bac + 3.
Les filières qui conduisent à la profession sont en général le Cap, le Bep, le bac professionnel ou le Bts. Le Cap de photographe est notamment très répandu chez les photographes plus âgés (plus de 50 ans). Chez les plus jeunes, les titres de niveau plus élevés dominent, et en particulier les diplômes des écoles spécialisées : École nationale supérieure de la photographie d’Arles, l’École de l’image de la chambre de commerce et d’industrie de Paris-Les Gobelins, les diplômes d’arts décoratifs avec mention photographie et les diplômes universitaires de photographes (masters professionnels).
Cependant bon nombre de photographes sont autodidactes.
La mutation des conditions de création, de production et de diffusion de la photographie rendent la formation continue indispensable.
Depuis le 1er juillet 2012, les photographes auteurs bénéficient d’un fonds professionnel spécifiquement dédié à ce métier et à d’autres métiers du domaine des arts visuels. Ils cotisent à hauteur de 0,35 % de leurs revenus pour la formation professionnelle continue.

Conditions d’exercice du métier

89 % des photographes interrogés exercent leur activité non salariée sous le statut d’artiste auteur alors que 17 % déclarent être salariés, essentiellement de la presse, mais aussi d’autres entreprises ou de l’administration, tandis que 4 % ont un statut d’artisan et 7 % celui, plus récent, d’auto-entrepreneur. Près d’un quart des photographes exercent simultanément sous plusieurs statuts : des artistes auteurs sont également salariés de la presse ou d’une administration, des artisans également auto-entrepreneurs.
Le régime fiscal dominant est celui des bénéfices non commerciaux (BnC), le plus répandu parmi les photographes auteurs.
10 % des photographes relèvent simultanément de plusieurs régimes fiscaux.
La diversification des activités est devenue une condition de maintien dans le secteur de la photographie.
Neuf photographes sur dix travaillent principalement avec la technologie numérique : la photographie est donc définitivement entrée dans l’ère numérique.
L’argentique est cependant loin d’être une technique abandonnée puisque plus du tiers des photographes continuent à l’utiliser en complément du numérique. Environ 40 % des photographes déclarent également produire des images animées : le plus souvent des vidéos et, dans une moindre mesure, des films (documentaires, courts et longs métrages). La production de documents utilisant des images fixes et des images animées (petites oeuvres multimédias, web documentaire) ne concerne encore qu’une petite minorité des photographes.
Le photographe travaille seul, principalement à la commande, et intervient sur l’ensemble de la chaîne de production
Le travail photographique en lui-même se décompose en plusieurs étapes : conception, prise de vue, sélection des photographies, tirage, indexation des images forment une chaîne de production.

A qui vendent les photographes ?

Aux particuliers, aux galeries aux entreprises, aux agences de presse ou aux agences d’illustration, aux banques d’images. La communication d’entreprise ( portraits de dirigeants, de collaborateurs, bilan d’activité, photos de réunion ) précède la vente aux particuliers. La vente aux galeries ne représente que 4 % du marché de a photographie. Enfin la vente aux banques d’image (Getty, Corbis) ou aux microstocks comme Fotolia, Shutterstock  est une nouvelle donne mais reste une pratique encore marginale.

Des revenus modestes

Les photographes indiquent un revenu d’activité plutôt modeste : pour 43 % d’entre eux, il ne dépasse pas 15 000 euros par an. Ils sont près d’un tiers (31 %) à déclarer un revenu annuel situé entre 15 000 euros et 29 999 euros et un quart (24 %) à déclarer un revenu supérieur à 30 000 euros. 59% des photographes indiquent en effet que la photographie a constitué en 2013 l’intégralité de leur revenu d’activité enfin, 55 % des photographes déclarent avoir constaté une baisse plus ou moins importante de leurs revenus.
La mutation numérique s’est accompagnée d’une baisse générale des tarifs et d’une dérégulation du marché car l’un des effets pervers de la diffusion numérique est qu’elle favorise la diffusion d’images gratuites. Il n’est donc pas surprenant, en symétrique, de voir cité, au premier rang des évolutions jugées comme négatives, le développement des microstocks : un quart des photographes le placent en première position pour les effets négatifs

Faire respecter la rémunération du droit d’auteur

L’offre exponentielle d’images sur tous types de supports a contribué à remettre en cause les fondements du droit d’auteur pour les photographes. Le développement de la photographie amateur, la massification du flux des images, l’extension des microstocks et des réseaux sociaux, l’essor du web, l’internationalisation du marché, la généralisation des techniques numériques ont profondément modifié le contexte professionnel des photographes.
La SAIF, la SCAM et l’ADAGP gèrent les droits d’auteur des photographes.
La Société des auteurs des arts visuels et de l’image fixe (SAIF), créée en 1999, est une société civile dont la mission est de percevoir et de répartir les droits des auteurs des arts visuels (architectes, designers, dessinateurs et scénaristes de bande dessinée, graphistes, illustrateurs, plasticiens, peintres, photographes, sculpteurs). Elle représente environ 5 000 auteurs, dont plus de la moitié (3 200) sont photographes.
La Société civile des auteurs multimédias (SCAM) représente plus de 34 000 auteurs,dont environ 300 photographes.
La Société des auteurs dans les arts graphiques et plastiques (ADAGP) gère essentiellement les droits des photographes plasticiens.

La population des photographes s’accroît depuis les années quatre – vingt – dix en se féminisant. Dans le même temps, le nombre de photojournalistes dotés d’une carte de presse a diminué de près de la moitié. Les photographes sont regroupés en Ile de France et dans quelques grandes régions. En dépit des difficultés liées à l’évolution de la profession, ils restent attachés à cette activité et, conscients de la nécessité de s’adapter, souhaitent diversifier encore davantage leurs pratiques : photographie aérienne, drones, image 3D, image animée, diffusion élargie)

http://www.culturecommunication.gouv.fr/Politiques-ministerielles/Etudes-et-statistiques/Publications/Collections-de-synthese/Culture-etudes-2007-2015/Le-metier-de-photographe-CE-2015-3


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