Je n'ai jamais vraiment été un grand fan de -M-, c'est comme ça. Ca ne s'explique pas. Je n'étais pas fan de Noir Désir non plus. Ca n'a rien n'à voir, cela dit. Je ne suis pas plus fan du retour de Téléphone, pas plus que de Jean-Louis Aubert. Un peu de Renaud (au siècle dernier), un peu de Thiéfaine. Beaucoup d'Higelin. On pourrait y passer des heures. A tenter de lister ce qui dans la pop française m'a marqué à un moment. Même parler de Bénabar ou d'Oldelaf. Mais là je m'égare. Je pourrais évoquer Trénet. Mais on me ferait valoir que l'âge ne fait rien à l'affaire. De Gaëtan Roussel, tiens. Peut-être. De Dominique A. C'est chic, mais ça distille un zeste d'ennui. De Lalanne... euh. Restons sérieux. Pourquoi pas Cali ou Yannick Noah. De Gainsbourg, toujours. De Daniel Darc. Je ne suis pas braqué.
Mais revenons à Matthieu Chédid. Et à ce projet expérimental qu'il m'a été permis de découvrir pas plus tard qu'hier dans les sous-sols du Palais de Tokyo, confortablement installé dans de moelleux fauteuils de velours rouge, en sirotant quelques gorgées d'une boisson au gingembre pimentée. #M_LAB02M, le nom de code sur les Internets, ou de façon plus claire, la B.O²-M-, le labo de -M-, une expérience en 3 V, 3 visions du même rêve. Ca c'est le teaser. L'invitation à découvrir quelque chose de nouveau. Dans le noir, écouter une impro musicale accompagnant un texte onirique, poétique. Un rêve. Premier constat, sacré guitariste. Guitar hero. On me l'avait dit, les copains fans. Constat, respect, chapeau bas.
On refait l'expérience avec cette fois les images. Le graphisme de Matthias Picard, traits blancs, roses, rouge, or sur fond noir est élégant. Raffiné. Classieux. (Je me rends compte que je l'ai appelé Mathieu Ricard sur Instagram, me mélangeant avec le lama favori des médias).
Lumière. Découverte des dessins originaux, du livre. Une autre façon d'aborder l'univers singulier de Mathieu Chédid. Que je croise à la sortie. Sympa. Soucieux de savoir si on a aimé, si le son était bon. On échange quelques mots. Et je me dis que je réécouterais volontiers ce voyage musical.
[La B.O²-M-, sortie le 13 novembre aux Editions 2024]