Nos émotions premières, sans le langage : une migration originelle ?
Elles commencent certainement, in utero, sous l’influence de l’alimentation de la mère, de ses conditions de vie, de ses intentions plus ou moins conscientes vis-à-vis de son bébé et de la qualité de sa relation avec le géniteur de l’enfant. Dans le liquide amniotique, on peut faire l’hypothèse du caractère et vibratoire des mouvements (des vagues ) qui inter agissent entre eux, de manière plus ou moins stables ou aléatoires (quantiques ?), selon le mode de vie de la mère.
C’est donc une première « migration inconsciente » qui s’opère entre la génitrice et son bébé : Celle de ses émotions, de ses pensées, de son énergie et de ses nourritures psychiques, corporelles et spirituelles. Comment ne pas croire à son impact sur l’enfant à naître ?
De l’Emotionnel, du Mouvement et du Symbolique : Une Migration première, avant l’école maternelle.
Les sons, perçus par le nouveau né, peuvent être considérés comme les premiers vecteurs des messages de son univers proche. Leur caractère vibratoire, plus ou moins agréable ou agressif, équilibré ou instable, grossier ou subtil, crée des « états quantiques », qui vont faciliter ou entraver les ressentis du petit enfant : Ils commencent à le mettre dans des états d’ouverture ou de fermeture , vis-à-vis de ce qui vient de son extérieur , de ce qui « migre » vers son être et a le pouvoir de modifier ses états internes.
Parmi ces sons, les voix de ses proches constituent évidemment des repères essentiels pour l’enfant: Rassurants ou angoissants, les premiers mots qu’il perçoit, leurs vibrations, vont venir atténuer ou renforcer la qualité de la perception de son environnement humain.
Les caractéristiques des gestes à son égard ( caresses, massages, coups ) vont agir comme amplificateurs des états émotionnels captés par l’enfant : Ces gestes vont favoriser son ouverture affective et son ouverture du cœur, ou bien les obstruer gravement : La migration de l’émotion et du besoin, vers l’affectif et le Désir, va ainsi commencer à se structurer .
Je m’autorise à penser, que les mouvements migratoires du petit enfant, quand il découvre son espace et son environnement proche, à 4 pattes, puis debout, seront directement influencés par les émotions, sous diverses formes, qui ont migré vers lui depuis sa conception et par la nature des pensées qui lui ont été adressées, rationnelles et/ou apparemment, irrationnelles (quantiques ?).
Migrations émotionnelles, états quantiques et apports symboliques : Les autres, le langage, l’école.
La confrontation au monde réel va passer par l’école : C’est avec toute une antériorité émotionnelle plus ou moins bien gérée, métabolisée en quelque sorte, , que l’enfant va découvrir les autres et leurs différences façons d’être en rapport avec le monde ,en même temps que l’élément symbolique qui permettra le « vivre ensemble » : Le langage , les mots , les paroles .
Quand on y réfléchit, c’est à une sacrée « migration » que nos enfants sont convoqués : Migration dans l’espace-temps, à laquelle, nous l’avons vu, chacune et chacun n’a pas été préparé de la même façon, ni sur le plan de sa stabilité émotionnelle, ni sur celui de son étayage mental par les mots. Le contact avec le maître dans la classe et avec ses pairs, peut être en continuité avec ses acquis émotionnels et langagiers, ou en rupture totale : La continuité créera les conditions d’une « migration / adaptation » réussie, alors que la rupture (émotionnelle, puis, de sens) générera l’échec d’une « migration » culturelle, l’impossibilité d’une reconnaissance de soi et d’un sentiment d’appartenance.
Est il nécessaire de rappeler le poids des inégalités de conditions de vie, dans la genèse de l’échec de la « migration culturelle », exigée par l’école traditionnelle de la République ? En faisant, « comme si toutes choses étaient égales par ailleurs » et en valorisant une seule forme de rapport aux apprentissages, elle dénie les diversités culturelles et émotionnelles et démontre finalement que son approche et partielle et donc partiale En effet : « De récentes expériences le prouvent : Lorsque nous pensons, hésitons, raisonnons ou prenons une décision , nous n’obéissons pas aux règles de la logique classique, mais à celles, étranges et biscornues de la mécanique quantique, où les choses ne sont plus parfaitement définies , mais intriquées, ubiques, oscillantes et superposées » ( Dossier « Sciences et Vie » Octobre 2015 )
On peut donc se demander si la réussite scolaire n’est pas fondée sur une approche rationnelle illusoire, renforcée par la psychologie classique, et si, de fait, elle ne crée pas l’échec de la « migration » de certains vers le savoir et la connaissance, dans le seul but de maintenir un pouvoir social, une domination de classe ?
Pour avoir, dans les années 70, 80 et 90, accompagné de nombreux élèves dans leur adaptation en 6°, je peux témoigner de la permanence du poids des émotions non parlées, et d’ états que l’on peut aujourd’hui nommer « quantiques » ( superposition, interférence , intrication , oscillation) , dans les difficultés des enfants des campagnes ou des quartiers populaires : Ils étaient et sont toujours des « migrants » culturels et émotionnels, au regard du monde du collège et de ses codes. La visite du collège au mois de Juin, n’est pas suffisante. Les trois premières semaines devraient être presque exclusivement consacrée à la transmission des « clefs éducatives » qui fondent des rapports nouveaux aux apprentissages, et le reste de l’année , rythmé par des séances de régulation des émotions (Théâtre forum , Relaxation , Yoga , Débat démocratique etc…) Et surtout, par une attention bienveillante , une écoute centrée sur chacune et chacun, seule capable de canaliser les états quantiques , trop longtemps considérés, comme problématiques, voire pathologiques et qui le resterons sans doute encore longtemps…Notons que, bien avant ces découvertes récentes, nombres d’enseignants ou de Psychologues, constataient que l’intérêt porté à un enfant en particulier, pouvait modifier son comportement et son rapport au monde : Une intuition , non mesurable, validée aujourd’hui par la quantique ? Mais ces conditions facilitatrices restent trop réservées à une élite sociale et culturelle, de plus en plus regroupée dans des établissements privés : L’apartheid culturel et éducatif est une réalité de notre pays, qui a autant de mal à inclure ses enfants trop différents, qu’elle a du mal à accepter les « réfugiés »….
Et ce n’est pas parce de nombreux jeunes, aujourd’hui, utilisent Internet pour fuir une réalité qui les exclu, qu’ils n’auront pas à faire avec un vécu d’exclusion : Certains se perdront et s’auto détruiront (non attention à leurs états quantiques), dans des addictions, qui, la plus part du temps, sont des compensations : Leur errance, est une « migration émotionnelle, culturelle et quantique », échouée sur les plages de nos indifférences et de nos préjugés de classes.
D’autres réponses existent pourtant :
La pédagogie institutionnelle et coopérative (ICEM par ex) développe, de manière intuitive et organisée, des formes d’enseignements et d’éducation qui sont validées par les expériences de la mécanique quantique :
Elle prend en compte le caractère divers et possiblement aléatoire des états psychiques et émotionnels chez les enfants, tout en organisant leurs gestions par le groupe et par la parole échangée (Débats démocratiques, Conseil d’élève etc….)
Ce qui a pu faire défaut à l’enfant depuis sa conception jusqu’à son entrée à l’école, pour des raisons diverses, est ainsi réintroduit dans la classe ; l’échange de paroles à propos d’émotions ou de comportements déstructurés (quantiques ?) est le seul moyen de maintenir leurs auteurs dans le champ de la conscience humaine : Une « migration réussie » à l’école ne signifie pas forcément des études brillantes ; C’est avant tout, pouvoir développer ses talents, en restant en lien avec les autres et donner ainsi un sens à sa vie .
De l’instrumentalisation de l’émotion et du quantique en politique :
La méfiance à l’égard des migrants, le refus de leur présence « chez nous », est un des marqueurs des partis d’extrême droite ou populistes, particulièrement bien perçu dans les milieux populaires faiblement qualifiés ou « exclus » précocement de l’école , mais aussi chez toutes une population de retraités à faible niveau d’études . Cette peur et cette haine sont directement alimentées par des discours simplistes et incantatoires qui utilisent des fréquences vibratoires qui viennent contacter des zones cérébrales archaïques, empêchant ainsi toute « migration » des émotions vers les zones cérébrales de la conscience et de la pensée réflexive (réactivations de schémas émotionnels très anciens, avant la parole, où au contact de paroles ou de gestes « sidérateurs »). Si la nature quantique de nos pensées existe, on peut se demander, si les organisations politiques collectives (communisme, fascisme, nazisme , djihadisme ,) ne sont pas fondées sur une tentative de rationalisation apparente des états quantiques individuels ? : Le culte d’un Chef ou d’un Dieux, donne une illusion de contrôle des états quantiques de nos pensées , alors que seule l’attention à chaque individu peut les contenir : Il n’y a rien de plus dangereux qu’un groupe d’ anonymes, « tous les mêmes ».
C’est la décision prise par une personne singulière qui réduit la dimension quantique de sa pensée ( cf dossier Sciences et vie) ; mais encore faut il qu’il soit en mesure ou autorisé à décider. A cet égard, les procédures d’Orientations actuelles, qui privent le sujet qui doit choisir, de sa décision, le maintiennent dans un état quantique : « Il ne sait pas ce qu’il veut, il n’arrive pas à se décider, il veut plusieurs choses à la fois, il a des idées irréalistes … » Autant de formules fréquentes en Conseil de Classe de fin de 3°…
Je fait l’hypothèse qu’une forte proportion de celles et ceux qui n’ont pas réussi leur « migration émotionnelle et psychique » dans la petite enfance, puis à l’école, qui n’auront pas su ou pu, réguler leur « pensée quantique », auront beaucoup de mal, une fois adultes, à accepter et à accueillir « les migrants étrangers » qu’ils considèreront globalement, sans volonté de s’intéresser à chacun : N’ayant pas été reconnu dans leurs propres valeurs et richesses, ils sont incapables de pouvoir envisager les valeurs et richesses de « l’étranger ». Ce n’est pas une règle générale, mais une forte tendance ; Les possibilités de « résilience » existent, par un travail choisi et aimé, ainsi que par une ou des rencontres humaines transcendantes et transformatrices, mais, avant tout, par la possibilité offerte de « mise en mots » de nos expériences, de nos émotions et par l’exercice de notre pensée réflexive, sur nos actions ( Création d’Ateliers de la Transmission de l’Expérience Citoyenne) .
Conclusion :
Cette « résilience » possible, est malheureusement trop souvent le fait du hasard, l’effet de la « sérandipité » ….
Dans une société riche, évoluée et démocratique, une organisation sociétale inclusive et expérientielle, ne laissant personne sur le bord du chemin et ouverte aux réfugiés de toutes origines, y compris ceux de l’intérieur (notre quart monde), ne devrait pas être hors d’atteinte. La reconnaissance de la normalité du caractère quantique de nos pensées et les conséquences (à découvrir) qui pourraient en découler, notamment en psychologie et dans le domaine éducatif, ouvrent des perspectives inconnues, mais extraordinairement motivantes .