La police israélienne a entamé dimanche la
construction d'un mur présenté comme temporaire à Jérusalem-Est et
censé protéger un quartier de colonisation d'attaques lancées depuis un
quartier palestinien voisin, au même moment où une attaque à l'arme à
feu a eu lieu dans le sud du pays.
Dimanche soir, la police avait disposé six dalles d'environ deux
mètres de long chacune en contrebas du quartier palestinien de Jabal
Moukabber, perché à flanc de coteau sur les hauteurs de Jérusalem-Est,
la partie palestinienne occupée et annexée par Israël de la Ville
sainte. Des inscriptions en hébreu au bas de ces dalles indiquent
"barrière de police temporaire et mobile".
Le mur, qui doit atteindre 300 mètres de long selon une porte-parole
municipale, doit séparer Jabal Moukabber, d'où sont originaires
certains des auteurs des récentes attaques anti-israéliennes, du
quartier de colonisation juive d'Armon Hanetsiv. D'après la
porte-parole, cette structure temporaire a été placée à un endroit "où
il y a des antécédents de jets de pierre et de cocktails Molotov sur des
maisons et des voitures de juifs". L'établissement du mur intervient
quelques jours après la mise en place de points de contrôle israéliens
aux accès de quartiers de Jérusalem-Est, dont Jabal Moukabber, censés
endiguer le flot des attaques.
La Cisjordanie et Jérusalem-Est, partie palestinienne de Jérusalem
annexée et occupée par Israël, sont en proie depuis deux semaines à une
escalade qui fait redouter une nouvelle intifada. Les affrontements sont
quotidiens depuis le 1er octobre entre lanceurs de pierres palestiniens
et soldats israéliens, les agressions mutuelles entre Palestiniens et
colons sont permanentes, et une vague d'attaques à l'arme blanche de
jeunes palestiniens contre des soldats ou policiers israéliens ou des
juifs a semé l'anxiété et parfois la panique chez les Israéliens. Des
lieux publics habituellement fréquentés restaient largement déserts
dimanche à Jérusalem et les forces de sécurité ont été déployées en
masse.
Sur le plan diplomatique, Israël a rejeté en termes vigoureux l'idée
attribuée à la France de déployer des observateurs internationaux sur
l'ultra-sensible esplanade des Mosquées à Jérusalem pour aider à enrayer
l'escalade des violences en cours. "Israël rejette la proposition
française au Conseil de sécurité car elle n'inclut aucun rappel de
l'incitation à la violence et au terrorisme des Palestiniens", a dit le
Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. Les Affaires étrangères
sont allées jusqu'à accuser Paris de "récompenser le terrorisme"
palestinien.
Source : Lorientlejour