Par Cyrille Ahilgo - 19/10/2015 | 10:43
Alors que l'Egypte se trouve sans parlement depuis 2012, ces nouvelles élections permettront d'après les observateurs, de restaurer une assemblée législative.Toutefois, le parlement qui sera élu ne fera que renforcer la mainmise du président égyptien sur le pays.
Pour les observateurs, ce scrutin est sans enjeux majeurs, et pour cause, l'unique intérêt de ces élections réside dans le taux de participation des électeurs. Celui-ci permettra en effet uniquement de savoir si le président Abdel Fatah Al Sissi dispose toujours du fort appui d'une partie des égyptiens ou si sa popularité s'est estompée au cours de ces deux dernières années.
Après l'établissement d'une nouvelle Constitution en janvier 2014 et l'accès à la présidence six mois plus tard, ces élections parlementaires se présentent comme l'ultime étape de la feuille de route dressée par le chef d'Etat égyptien.
Pour beaucoup d'électeurs, ce suffrage représente également un non-sens politique, car aucune force d'opposition n'est représentée au parlement. Ainsi, pour marquer leur refus vis-à-vis d'un régime autoritaire, l'unique choix qui s'impose à eux reste le boycott des élections législatives.
Le climat politique en Egypte a particulièrement été troublé dans le sillage de la forte répression de la confrérie des Frères Musulmans par le nouveau régime d'Abdel Fatah Al Sissi. Malgré une contestation internationale, provenant notamment de la part des ONG, le régime a fait interdire et réprimer violemment toute manifestation de l'opposition, qu'elle soit islamique, laïque ou même libérale.
Ce malaise politique est particulièrement mal vécu par les centaines d'opposants politiques qui ont été condamnés à mort lors de procès expéditifs organisés à la hâte par le pourvoir en place.