Fargo // Saison 2. Episode 2. Before the Law.
Plus le temps passe et plus les choses prennent une forme assez intéressante dans son ensemble. Ce que j’aime énormément avec cette série c’est sa façon d’avoir réussi à redéfinir son univers tout en conservant ses grandes lignes. La structure même de l’histoire est forcément ce qui permet de rester fidèle au Fargo que l’on a connu l’an dernier. A côté, l’histoire en elle-même est légèrement différente car elle implique des personnages d’envergure différente. On retrouve énormément des frères Coen dans Fargo et je pense que ce n’est pas si mal que ça. Car comme eux, Noah Hawley se complait dans des sortes de contes modernes où chacun des personnages se retrouve au milieu d’un chaos qu’il ne semble pas capable de contrôler. Les dialogues dans cet épisode sont toujours aussi soignés, avec un goût prononcé pour la société qui perd les pédales, et tout un tas d’autres choses dont la série semble avoir le secret bien entendu. La façon dont cette femme, au salon de Peggy, parle du fait qu’il y a eu le Watergate et maintenant cette histoire de triple meurtre est une façon de dire à quel point Fargo est en train de faire entrer ses personnages dans une spirale infernale. J’ai un peu l’impression que c’est ma vie en ce moment, enchaînant tout un tas de malheurs plus problématiques pour avancer que les uns que les autres.
« What’s the world coming to ? ». D’un côté, cette femme a raison. A quoi ressemble le monde dans Fargo ? Un chaos qui se profile de plus en plus. L’état du monde, le niveau de confits et d’incompréhension, etc. Tout cela permet de passer un agréable moment au milieu d’une histoire particulièrement bien menée. La série veut parler au travers du personnage de Mike Milligan des problèmes qu’il y a dans la société, la façon dont elle semble grippée dans son propre développement et comment ces personnages en prennent conscience. C’est terrible d’en prendre conscience. Ensuite, nous avons aussi le personnage de Floyd, encore un personnage très intéressant que la série développé de façon très soignée. Au fil des éléments narratifs qui se pointent sous notre nez, Fargo parvient à faire quelque chose de beaucoup plus grand, de différent en somme. C’est un épisode truffé de moments assez surprenants, prenant le téléspectateur de court et donnant une opportunité intéressante au téléspectateur. La crise que Fargo est en train de raconter n’est pas uniquement celle du monde qui tourne mal, mais aussi celle que vivent les gens dans leur petite vie. La première saison de Fargo comme le film des frères Coen était l’histoire d’une ville touchée par quelque chose qui a donné un coup de fouet à la petite vie de ses habitants.
Je pense que Fargo a besoin de ça pour pouvoir démontrer que la réaction de n’importe quel être humain face à un tel drame sera totalement différente. La grande question que je me pose maintenant c’est les conséquences que cela va avoir sur la suite de la saison, notamment sur les meurtres, sur l’enquête, sur les réponses apportées et puis sur la vie des personnages. Ed passe par exemple une journée entière pour nettoyer le sang de Rye Gerhardt mais dans Fargo, le sang refuse d’être contenu, tout doit exploser encore un peu plus. La dernière scène de cet épisode est un vrai moment surprenant, qui nous replonge dans la profondeur de l’histoire et apporte une réflexion intéressante sur la suite à venir. Il ne reste déjà que 8 épisodes si j’ai bien compris mais en termes d’évolution narrative, je trouve que Fargo a trouvé un équilibre juste entre rythme et contemplation. Je n’ai strictement aucune idée d’où peut bien aller la série cette année mais je pourrais la suivre les yeux fermés (enfin, façon de parler). D’autant plus que Fargo a rajouté à tout cela une histoire d’OVNI que Rye a surpris dans le premier épisode. Il y a des éléments toujours aussi farfelus dans la vie de chacun, encore un élément proche de ce que les frères Coen aiment faire.
Note : 10/10. En bref, brillant à souhait.