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Critique Ciné : L'Etudiante et Monsieur Henri (2015)

Publié le 21 octobre 2015 par Delromainzika @cabreakingnews

L’Etudiante et Monsieur Henri // De Ivan Calbérac. Avec Claude Brasseur, Guillaume de Tonquédec et Noémie Schmidt.


L’Etudiante et Monsieur Henri m’a donné l’impression de voir un petit épisode de Joséphine Ange Gardien où Mimie Mathy aurait été remplacée par Claude Brasseur. Pas de tours de magie ici mais un émerveillement tout autre derrière des sujets forts traités avec une certaine morale léchée. Si j’ai comparé ce film à la série de TF1, ce n’est pas péjoratif et pour ses aspects les moins reluisants. En effet, Ivan Calbérac (Irène, Simple) retrouve ici son besoin de raconter de belles histoires. Il trouve surtout une façon de parler d’un homme qui va accueillir une jeune femme chez lui et qui va se rendre compte qu’elle a autant besoin d’aide dans sa vie que lui en a besoin dans la sienne. Cette relation est presque celle d’un père bougon et de sa fille désespérée par le monde qui l’entoure. L’une a des rêves qu’elle ne va jamais atteindre car elle a un père complètement fermé à l’idée qu’elle puisse faire ce qu’elle veut. L’autre est complètement enfermé dans une vie qu’il a gâché : celle de son fils. La prise de conscience se fait donc entre les deux personnages tout au long du film, déroulant une histoire simpliste, proche de ce qu’un épisode de Joséphine Ange Gardien a probablement déjà traité (je me souviens d’un épisode d’une jeune fille qui voulait être musicienne mais qui ne pouvait pas l’être à cause de ses parents).

A cause de sa santé vacillante, Monsieur Henri ne peut plus vivre seul dans son appartement parisien. Particulièrement bougon, il finit néanmoins par accepter la proposition de son fils Paul de louer une chambre à une jeune étudiante. Loin de tomber sous le charme, Henri va se servir d'elle pour créer un véritable chaos familial…

L’Etudiante et Monsieur Henri c’est un peu comme La Famille Bélier, c’est de la comédie familiale tendre et pleine de petits moments charmeurs. Au fond, le scénario est très loin de casser trois pattes à un canard mais l’on se sent bien. Une fois que l’on a vu ce film, on a envie de se demander si l’on a fait ce que l’on voulait de sa vie et sinon, ce que l’on pourrait faire pour tenter de l’égayer un peu plus. Claude Brasseur (connu pour avoir été le père de Sophie Marceau dans La Boum) trouve ici un rôle à la hauteur de son talent mais aussi de son âge. En grand père en devenir, personnage bougon qui n’aime rien du tout et veut toujours cacher ses sentiments derrière un « N’attrape pas froid » est presque une caricature mais une bonne. On retrouve également un peu du côté pièce de théâtre puisque L’Etudiante et Monsieur Henri est une adaptation d’une pièce de théâtre par son auteur. C’est une comédie qui se joue dans des lieux clos la plupart du temps mais toujours en gardant un regard intéressant sur le monde et sa cruauté. C’est fait avec beaucoup de pudeur et c’est aussi pour cela que les émotions et les rires sont équilibrés au diapason. Quand je suis aller voir L’Etudiante et Monsieur Henri, je dois vous avouer que j’avais tout un tas de préjugés. L’affiche n’était pas reluisante, l’histoire un peu banale, rien ne laissait présager un film aussi agréable que celui-ci.

Et finalement, le charme opère très rapidement et ce même si Ivan Calbérac ne fait pas dans le film à la mise en scène sur-léchée. Non, il pose sa caméra aux bons endroits afin de capturer les moments les plus drôles et les plus chargés en émotion à sa façon. L’une des forces de L’Etudiante et Monsieur Henri ce sont ses dialogues. En effet, au théâtre les dialogues doivent remplacer une mise en scène visuelle (même si les décors, le placement des acteurs, etc. reste là aussi très important au théâtre). Mais les dialogues sont soignés et percutent toujours le spectateur au bon endroit. J’avais besoin d’une comédie confortable sans être nouvelle, juste ce qu’il faut pour me rappeler certaines comédies familiales que l’on peut aussi voir à la télévision. Guillaume de Tonquédec (Fais pas ci, fais pas ça) choisi ici un rôle qui lui va comme un gant, celui d’un homme qui a complètement perdu les pieds dans sa propre vie et qui va retrouver goût à cette vie grâce à la présence de Solange. Comme je le disais plus, nous avons donc ici quelque chose qui laisse à penser que l’on est face à un épisode de Joséphine Ange Gardien sauf qu’il n’y a rien de mal à se faire plaisir par moment, sans même avoir besoin de se sentir coupable, devant un petit épisode de la série de TF1. C’est un peu avec ce même plaisir que j’ai terminé L’Etudiante et Monsieur Henri sans encombre.

Note : 5.5/10. En bref, une petite comédie pleine de charme.


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