Quand, vers la fin des années 60, avec d’autres, nous avions émis l’idée que peut être, en proximité, le citoyen devait être un acteur entendu, nous avions été regardés comme de doux rêveurs par certains, et accusés de félonie par d’autres, nos amis de la fonction publique technocratique.
De fait notre conviction s’est forgée à partir d’expériences de terrain très variées. Ainsi lors d’une visite de MIS (maisons individuelles superposées) au cœur de la ville nouvelle d’EVRY en gestation, nous avons entendu, une délégation canadienne nous dire « c’est beau, mais vous les français êtes incorrigibles. Vous faites de belles pelouses autour des immeubles, vous imposez les allées de cheminement, et le citoyen trace sa propre trajectoire ! Chez nous on fait les pelouses, et au bout d’un certain temps, on fait les allées là ou l’usager a choisit de passer ! ».
Terriblement instructif comme l’a été ma participation aux travaux des comités de simplification des relations avec le public du temps de R BARRE. Là encore et sur des thèmes qui font le quotidien, nous avons pointé le solide bon sens citoyen et l’effet pervers et déformant de notre fonctionnement démocratique.
Le lecteur comprendra alors pourquoi nous relevons avec délectation l’émergence du concept de SOCIETE CIVILE, utilisé à toutes les sauces, notamment par ceux-là même qui lui ont nié le droit de savoir et de peser. Au premier rang, bien évidemment, le personnel politique et syndical de tous bords, trop jaloux de rentes de situations et crispés sur des positions acquises.
Il faut dire que la SOCIETE CIVILE offre des verges pour se faire fouetter faute d’une organisation rationnelle. Car au même titre que personne n’a jamais déjeuné avec « une personne morale », il en est peu qui maitrisent les contours de la SOCIETE CIVILE.C’est pourtant elle que l’actuel locataire de l’Elysée prend a témoin, contre certains syndicats, et elle encore que l’opposition convoque à la rescousse en toute occasion.
Foin d’hypocrisie, comme nous l’avons souligné récemment l’abstention, le vote blanc ou protestataire sont autant de révélateurs de cette propension chez de nombreux citoyens qui renoncent à s’engager, alors que c’est eux qui détiennent l’expérience vraie !
Le citoyen acteur c’est celui qui se persuade qu’il est concerné par tous les sujets, même si dans une pudeur à qui arrange bien le politique il se dit incompétent.
Si nous avons lancé l’idée du CITOYEN CANDIDAT pour 2017, rebaptisé Primaire de la société civile pour coller à l’air du temps, c’est pour sortir de ce postulat du politique (hypostase) qui a conduit en 2012 l’actuel locataire de l’ELYSEE à dire , sans rire, que la politique est un vrai métier ou les experts de la société civile n’ont rien à faire !!!!
Il faut en effet, sortir de ce cercle infernal, qui voit des partis politiques instrument de ses notables.
Il faut dégager un profil pour un guide charismatique, de quelque bord qu’il soit, mais surtout et immédiatement, lui donner une assemblée nationale totalement régénérée, à partir de citoyens plus jeunes, libres des combines partisanes, et issus du terrain. Cette nouvelle race de parlementaires, sera l’instrument des réformes indispensables, et placés en proximité sous la surveillance constante des territoires citoyens qui les auront fait émerger.
Une équipe, consciente du CDD de 5 ans qui est signé, et dont ils seront comptables devant leurs mandants.
Il est urgent d’y réfléchir, pour sortir du cercle étroit de ce que CAMUS appelait : « Le Médiocre Pouvoir ».