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Il n’en fallait pas plus pour rendre euphoriques les marchés boursiers, qui interprètent ce message comme la garantie d’une accélération - et d’une extension dans le temps - du programme de rachats d’actifs obligataires (dont le rythme est actuellement de 60 milliards d’euros par mois). Politique de relance par l’offre, l’injection massive de liquidités sur les marchés a pour objectif de maintenir les taux d’intérêt à un niveau plancher et d’affaiblir l’euro afin de stimuler, in fine, la croissance du crédit, des investissements et la consommation. La faiblesse des taux obligataires, favorable aux débiteurs mais peu incitative pour les investisseurs, rend attractives les actions, comparativement mieux rémunératrices pour les investisseurs. La communication des banques centrales, plus que le contenu des mesures engagées, toujours aussi prépondérante pour l’orientation des marchés. La réaction des marchés a été instantanée après la réunion monétaire (forte hausse de indices boursiers européens, baisse de l’euro à 1,11 dollar, taux obligataire souverain allemand à 5 ans en baisse à -1,09%, contre -1,02 avant l’annonce). Les investisseurs ont « acheté » massivement l’annonce plus d’un mois avant que les mesures en question soient officialisées, avec plus de précisions, par la BCE. Comme souvent dans ce type de configuration de marché, le mouvement est peut-être excessif et il est fort à parier qu’au moment de la mise en œuvre de ces mesures d’assouplissement supplémentaires, l’enthousiasme boursier soit retombé.
La communication des banques centrales, plus que le contenu des mesures engagées, est décidément toujours aussi prépondérante pour l’orientation des marchés boursiers. Le comportement des investisseurs prouve que l’environnement économique est encore loin d’être normalisé, les fondamentaux structurels et la santé des entreprises n’occupent toujours pas la place qu’ils devraient dans l’évaluation du potentiel de valorisation des actifs.
A propos de l'auteur : Nicolas Chéron est tratégiste chez CMC Markets France.