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Critique Ciné : Seul sur Mars (2015)

Publié le 24 octobre 2015 par Delromainzika @cabreakingnews

Seul sur Mars // De Ridley Scott. Avec Matt Damon, Jessica Chastain et Kate Mara.


Avant de retourner sur Prometheus, Ridley Scott adapte le bestseller de Andy Weir. C’est Drew Goddard (créateur de Daredevil, scénariste de World War Z - avant d’être réécrit par Damon Lindelof -) qui s’est chargé de cette adaptation pas si simpliste que ça. A mi chemin entre Seul au Monde de Robert Zemeckis et Gravity de Alfonso Cuaron, Seul sur Mars n’aurait probablement jamais vu le jour dans ce dernier. Visuellement, on nous en met plein les mirettes. Jamais Mars n’avait été aussi bien représentée sur grand écran. On ne peut pas dire que Total Recall avait fait quelque chose de brillant sur le sujet. Quoi qu’il en soit, ce film s’inscrit dans la lignée instaurée par Gravity il y a 2 ans de ça, et poursuivit par Christopher Nolan et son Interstellar l’an dernier. Chaque année, nous avons un film qui se déroule dans l’espace. Une façon de s’évader au détour d’une aventure qui a plus ou moins le même but : la survie. C’était le but de Gravity où l’héroïne tente de rester en vie, dans Interstellar c’est là aussi une quête de survie sur une autre planète que la Terre et enfin le but de Seul sur Mars où un homme doit survivre sur Mars en attendant que l’on vienne le chercher. Ces films dans l’espace, couplés à des survival movie c’est pile poil ce qu’il faut pour s’offrir une petite virée automnale. Et Ridley Scott, papa de tout un tas de films se déroulant dans l’espace (Alien, Prometheus, etc.) démontre encore une fois sa capacité à proposer quelque chose d’intéressant.

Lors d’une expédition sur Mars, l’astronaute Mark Watney (Matt Damon) est laissé pour mort par ses coéquipiers, une tempête les ayant obligés à décoller en urgence. Mais Mark a survécu et il est désormais seul, sans moyen de repartir, sur une planète hostile. Il va devoir faire appel à son intelligence et son ingéniosité pour tenter de survivre et trouver un moyen de contacter la Terre. A 225 millions de kilomètres, la NASA et des scientifiques du monde entier travaillent sans relâche pour le sauver, pendant que ses coéquipiers tentent d’organiser une mission pour le récupérer au péril de leurs vies.

Ce qui est dans un premier temps brillant avec Seul sur Mars, c’est surtout le fait qu’il s’agit du meilleur film du réalisateur depuis un sacré bout de temps. Prometheus n’était pas une claque scénaristique, autant que ne peut l’être Seul sur Mars par exemple. Il y a ici quelque chose d’ingénieux dans un scénario qui se veut certes très américain mais qui invite le monde entier (la place des chinois, l’accent qui est mis sur la colonisation - et la destruction des mythe -, ou encore sur les eaux internationales). Certes, à la fin c’est les Etats-Unis et pas grand chose d’autre mais cela n’en fait pas un film moins réussi. Au contraire, Seul sur Mars s’inscrit parfaitement dans les blockbusters les plus efficaces et soignés de l’année. Il n’y a pas de dramaturgie pompeuse ou de personnages mal utilisés. Les trois univers (Mars, la Terre et Hermès) sont utilisés de façon judicieuse à chaque fois sans jamais abuser de l’un ou de l’autre. Ridley Scott, dans sa volonté mégalo veut nous montrer l’ampleur des décors qui ont été créés pour son film : l’Hermès par exemple est un vaisseau splendide dont nous allons pouvoir admirer pas mal de choses. Il en va de même des locaux de la Nasa sur la Terre ferme, sans parler de Mars qui est bien évidemment splendide.

Ce qu’il y a de beau aussi dans Seul sur Mars c’est le message qu’il véhicule. C’est un film particulièrement optimiste qui cherche à nous dire de ne jamais baisser les bras face à l’adversité et de toujours confronter les problèmes plutôt que de les fuir. C’est clairement ce que l’on ressent à la fin du film et c’est même explicitement dit. Seul sur Mars c’est de la SF pure et dure qui ne cherche pas pour autant à tomber dans les incohérences scénaristiques qui ont fait tiquer pas mal de fans de la franchise Alien face à Prometheus (qui va d’ailleurs fait des liens toujours plus importants avec la franchise créée par Ridley Scott). Bien entendu, derrière tout cela se cache un film que l’on va acheter sans avoir même vu le continu mais l’on est forcés de constater que le contenu est lui aussi très bon. Si Seul sur Mars emporte avec lui les ombres de films précédemment sortis, il a l’originalité de ne jamais leur marcher dessus et de toujours marcher à leurs côtés en apportant une vision légèrement différente de l’espace et de la façon terrible de l’exploiter. Il y a des tas de trucs qui semblent un peu gros à gober mais c’est plus ou moins justifié de façon intéressante d’un point de vue scientifique. Comme quoi.

Note : 9.5/10. En bref, un beau film, qui se veut grand tout en restant presque humble au travers de son scénario intimiste. C’est beau, que demander de mieux.


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