Il paraîtrait...

samedi 24 octobre 2015- que le mot végétarien a été inventé au XIXème siècle. Mais ce régime alimentaire, qui exclut toute chair animale mais qui admet en général la consommation d'aliments d'origine animale comme les œufs, le lait et les produits laitiers, existait avant que le mot végétarisme n'apparaisse, bien avant même. Comment disait-on alors ? On utilisait le terme de pythagoréen pour qualifier les adeptes de ce mode d’alimentation, en référence à la philosophie et au régime alimentaire de Pythagore qui assimilait le meurtre d'un animal au meurtre d'un humain. Aujourd’hui, le terme est oublié, et d’autres sont apparus, le lacto-ovo-végétarisme, le lacto-végétarisme, le semi-végétarisme, le végétalisme, ou le veganisme, alors que les pythagoréens se contentent désormais de tracer des triangles rectangles pour s’amuser à vérifier que le carré de la longueur de l’hypoténuse est égal à la somme des carrés des longueurs des deux autres côtés. Les temps changent, le monde évolue, le chien aboie, la caravane passe, et, beh, euh, voilà. - que le mot mastiquer vient du mot mastic qui désigne la résine du pistachier lentisque. Le verbe mastiquer présente également la douce propriété, à l’oral, d’être possiblement confondu à son homophone qui ne se distingue que par la présence d’une apostrophe entre le M et A, ce qui peut être parfaitement hilarant. A l’écrit, vous le voyez bien, c’est plus triste. La résine du pistachier lentisque était utilisée comme gomme à mâcher dans l'Antiquité. On l'achète aujourd'hui aux alentours de 80 euros le kilo. C’est assez cher, alors que le prix des chewing-gums se situe entre 50 et 60 euros le kilo. Oui, mais la résine de pistachier est naturelle. Oui, mais chère. Le chewing-gum ne recèle que de bonnes choses bon marché, aspartame, gomme base composée d’émulsifiants, d’élastomères, de cires, d’antioxydants, de résines, sirop de glucose, arômes la plupart du temps synthétiques, humectant, stabilisant, suc de réglisse et colorants. Et il faut mastiquer. Parce que ça rend intelligent. L’apport de sang supplémentaire déclenché par ce bel effort physique met le cerveau en marche, c’est prouvé scientifiquement. Donc, mâchons, mâchons, mâchons, qu’un son bien pur abreuve nos siphons. Les temps changent, le monde évolue, le chien aboie, la caravane passe, et, beh, euh, voilà. - que le mot Abracadabra peut vous paraître festif. Vous pouvez imaginer un gentil magicien, tout sourire, sortir un lapin de son chapeau ou couper en deux, ou en trois, sa partenaire, tout dépendant de la taille de la partenaire. Donc, dans votre esprit, abracadabra peut être une formule magique et sympathique. Ouhlala, dis-je ! Oui, mais pas que. C’est également une formule rituelle performative, non nécessairement joyeuse, une incantation et un mot mystique. Eh oui ! Ne la lisez donc pas à haute voix, ou pas trop fort. Méfiez-vous. La formule pourrait venir d'une transformation de l'araméen adhadda kedhabhra qui signifie que la chose soit détruite, ou de l'hébreu Abreg ad Habra qui signifie envoie ta foudre jusqu'à la mort. Bouh ! Déclinée jusqu'à sa dernière lettre par ordre rétrograde sous forme triangulaire, elle passe pour un puissant talisman. Donc, prenez garde aux prestidigitateurs, soyez vigilants, souriez, surtout si vous êtes filmés, mais restez aux aguets. Les temps changent, le monde évolue, le chien aboie, la caravane passe, et, beh, euh, voilà.