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Tuiles alsaciennes

Publié le 26 octobre 2015 par Aelezig

La tuile alsacienne est une tuile plate à extrémité arrondie disposée en écaille sur le toit, très répandue en Alsace et en Allemagne du XVIe siècle au XIXe siècle.

Au Moyen-Age, dans les campagnes, beaucoup de maisons ont encore des toits de chaume et ce type de couverture va subsister dans les zones défavorisées jusqu'à la Première Guerre mondiale. Mais en ville, les tuiles de terre cuite sont utilisées à la fin du Moyen Âge, parfois demi-rondes ou bien triangulaires.

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Collégiale Saint-Martin, Colmar

Le type le plus fréquemment utilisé est la tuile dite Biberschwanz ou en queue de castor, une tuile plate à extrémité arrondie. Sur le dessus, elle est munie de deux ou plusieurs cannelures faites au doigt, qui permettront à l'eau de s'écouler plus facilement à la surface de la tuile. Au verso, la terre est relevée en forme de crochet, le « nez », qui va servir à accrocher la tuile sur les voliges du toit.

Elles peuvent être posées en recouvrement simple, c'est-à-dire placées côte à côte sur le toit, la rangée du dessus étant ensuite placée en quinconce. Ce dispositif est le plus fréquent, car le moins onéreux et le moins pesant pour la charpente. Par contre, il n'empêche pas l'eau de s'infiltrer entre deux tuiles, c'est pourquoi il est nécessaire de placer de minces lattes de bois de sapin sous chaque joint. Elles assurent l'étanchéité du toit à condition d'être changées régulièrement.

Le double recouvrement de tuiles est plus étanche, mais plus lourd pour la charpente et plus cher. On le trouvait plutôt sur les bâtiments publics que sur les maisons individuelles.

Les tuileries étaient installées à proximité de réserves d'argile. L'hiver était consacré à l'extraction de l'argile, qui était mise à geler pour être de meilleure qualité, puis était malaxée avec du sable et de l'eau.

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double recouvrement

L'ouvrier tuilier utilisait un gabarit plat, en bois ou en fer, muni d'une poignée, au centre duquel il disposait une motte d'argile, qu'il aplatissait ensuite à la hauteur du moule, striait légèrement la surface au doigt. C'est à ce moment-là qu'il pouvait rajouter dans la pâte un dessin ou une inscription. Il retournait la tuile et saupoudrait le dessous de sable fin et enlevait ensuite son moule pour faire la tuile suivante. Un bon ouvrier pouvait fabriquer plus de 800 tuiles par jour. Les tuiles vont ensuite être mises sur des planches pour être séchées environ un mois, puis cuites durant plusieurs jours.

À Soufflenheim, où se trouvaient une tuilerie et des ateliers de potiers, un certain nombre de tuiles étaient vernissées sur le dessus par des potiers. Les pièces monochromes étaient utilisées pour former des motifs décoratifs colorés sur le toit, alors que les pièces portant un décor figuré étaient généralement placées isolément sur le toit d'une maison. Elles pouvaient commémorer sa construction et porter une date ou un nom, ou bien être des tuiles de protection.

Sur chaque toit se trouvait en général, près du faîte du pignon sur rue, une tuile particulière, vernissée ou simplement gravée, dont le rôle était de protéger la maison. Le décor de cette tuile, tracé au doigt, incisé dans la pâte avec un outil ou estampé avec un tampon, représente fréquemment les initiales I H S, qui signifient en latin Iesus Hominum Salvator, Jésus Sauveur des Hommes. Souvent accompagné d'une croix, elle plaçait la maison sous la protection divine, pour la préserver notamment de la foudre.

Un autre motif fréquent est celui du bouquet de fleurs dans un vase, dans lequel se trouve notamment la tulipe, fleur rare et chère, qui est donc censée attirer la prospérité sur la maisonnée. Le motif le plus fréquent sur les tuiles est celui du demi-soleil rayonnant, qui devient un soleil complet lorsque deux tuiles de ce type sont posées côte à côte.

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Il existait aussi les tuiles dites « de fin de journée », des pièces portant des inscriptions ou des dessins de circonstance (déclaration d'amour, chute d'un ouvrier, prise d'un château-fort, arrivée des Prussiens en 1870,…). Ces dessins auraient été faits pour marquer la dernière tuile de la journée. Avec le conditionnement par palettes, cet usage a disparu.

D'après Wikipédia


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