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Contrer le gaspillage avec le communautaire et les agriculteurs

Publié le 27 octobre 2015 par Raymond Viger

Escouade-anti-gaspiAu Canada, 40% des denrées sont gaspillées. C’est 183 kg d’aliments par an et par personne d’après la Table de concertation sur la faim et le développement social de l’Outaouais (TCFDSO). L’autre réalité est que depuis 2008, la région connait une augmentation de 25% de ses besoins en urgence alimentaire.

Deux solitudes qui se rencontrent en Outaouais.

Ignorance

Lorsque le projet a débuté en 2014, l’Escouade n’avait aucun contact avec les agriculteurs. Elle savait juste que les membres de la TCFDSO étaient pris à la gorge. Les demandes augmentaient tandis que les subventions diminuaient.

Alors ils ont fait un pari: glaner les fruits et légumes dans les champs et les invendus des marchés publics. «Le problème est que les gens ne se connaissaient pas, explique Nathalie McSween. Les agriculteurs ne connaissaient pas les organismes en sécurité alimentaire, et ces derniers ne pensaient pas aux producteurs. On a fait le pari que les agriculteurs seraient prêts à donner leur surplus si des bénévoles venaient les récolter. Et ça a été le cas!» Le projet a été un vif succès.

Complicités

«En été, les agriculteurs travaillent beaucoup, explique Nathalie. Parfois jusque 14h à 16h par jour. Ils n’ont ni le temps ni l’argent de récolter des produits pour les banques alimentaires.» Alors un modèle à la carte leur est proposé: ils ne signent pas d’engagement, mais passent des appels sur une base volontaire pour que des bénévoles viennent chercher les surplus. Et ce modèle a séduit une vingtaine d’agriculteurs.

En 2014, ce n’est pas moins de 7 tonnes de fruits et légumes qui ont été glanés par l’Escouade. Menée par Nathalie McSween, mais surtout appliquée par 75 bénévoles, «des gens avec une conscience écologique».

C’était également une activité familiale qui permettait d’expliquer aux enfants l’agriculture, la nature et le fonctionnement des banques alimentaires. Un autre succès à la carte.

Redistribution

Quand l’Escouade part glaner des produits, elle appelle les banques alimentaires de la région pour les récupérer. Le reste va en ville ou à Moisson Outaouais. «Mais on a besoin de transformations», explique Nathalie McSween.

L’Escouade a déjà récolté 1 000 kg de courgettes, mais les organismes en sécurité alimentaire n’étaient pas capables d’en recevoir autant. «Et cela fait du gaspillage», ponctue la coordonnatrice. Leur projet à l’avenir est de faire une cuisine collective autonome et amicale pour les aînés. Un gros mot pour un projet complémentaire à l’Escouade.

Il s’agira d’une cuisine anti-gaspillage: les produits que les organismes ne pourront pas récupérer seront cuisinés par des bénévoles. «Les cuisines collectives sont stigmatisées comme étant pour les pauvres. Mais d’autres personnes aiment cuisiner ensemble. Ici notre cuisine anti-gaspillage sera amicale, car redistribuée à des absents. En l’occurrence pour les personnes âgées.»

À l’avenir, l’Escouade anti-gaspillage voudrait étendre ses activités aux supermarchés et restaurants pour ramasser les invendus.

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