Depuis hier, tu te prépares à cette journée de grève pour
protester contre ce gouvernement élu sur le mensonge qui n’a aucun respect pour ses travailleurs.
Tu as préparé tes vêtements de -30 º C, tuque, foulard,
mitaines et doudoune, ta flûte pour garder les troupes éveillées. Tu as rempli un sac
à dos de barres tendres. À ta douce demande, je suis allé te chercher des
chaises pliantes dans le grenier du cabanon pour que tu puisses t’asseoir un
peu aujourd’hui.
Tu te bats à ton tour pour faire des gains et surtout
pour préserver les droits acquis au fil des batailles menées par les
syndiqués depuis le début de l’ère moderne.
Moi qui ai travaillé pour le gouvernement, je comprends ce que tu vis.
Sur mes 35 ans de carrière, j’ai travaillé à des salaires de
crève-faim les cinq premières années. À la fin des années 70, j’ai eu une
augmentation substantielle, pour que ma paie ressemble à celle d’un travailleur
du secteur privé. Au début des années 80, j’ai subi une coupure de 20 % de
mon salaire pour trois mois; presque le quart de ma paie.
Lors des quinze dernières années, les gains furent minimes,
les conditions de travail ont été décrétées, sans possibilité de négociation.
Maintenant que c’est à ton tour de protester, je t’offre mon
appui et mon soutien, sans réserve.
Je t’aime.
Ton homme.
Lo x