Régionales 2015 : PRG-PS, rien ne va plus !

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En Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes, place forte du radicalisme, les amis de Jean-Michel Baylet s'estiment maltraités et menacent de faire sécession.

DE NOTRE CORRESPONDANT DANS LE SUD-OUEST, STÉPHANE THÉPOTPublié le 28/10/2015L'onde de choc de la petite bombe qui a explosé dans l'est de la France s'est brièvement propagée jusqu'à l'estuaire de la Gironde. Dans la future grande région Alsace-Lorraine-Champagne-Ardenne, les radicaux du PRG ont décidé de s'allier avec les écologistes d'EELV. Un cas de figure qui « pourrait faire jurisprudence, en particulier en Aquitaine », prévenait Jean-Michel Baylet. Le président du PRG est furieux de constater que l'accord national chèrement négocié avec le PS rencontre de nombreux accrocs sur le terrain. C'est le cas dans la future région Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes, où les 12 postes réclamés par le PRG ont fondu comme neige au soleil. « Actuellement, nous en sommes à 4 sièges seulement, dont un seul en cas de défaite », s'indigne Benoît Biteau, vice-président sortant de la région Poitou-Charentes, interrogé par téléphone mardi 27 octobre. Secrétaire national du PRG chargé de l'Agriculture, Benoît Biteau indique avoir été mandaté par le comité directeur de son parti pour négocier avec la liste EELV menée par Françoise Coutant.

Le PRG en position de force à La Rochelle

Par un heureux hasard, la candidate écologiste est également vice-présidente sortante de Poitou-Charentes, l'ancienne région d'élection de Ségolène Royal. Contrairement à ce qui se passe dans d'autres régions de France, écologistes et radicaux ont davantage de convergences que de divergences entre les vignes de Cognac et le port de La Rochelle. Surtout depuis que la ministre de l'Écologie a perdu son fauteuil de député face à Olivier Falorni, exclu du PS et qui siège avec les radicaux à l'Assemblée nationale. La victoire de l'ancien navigateur Jean-François Fountaine aux élections municipales de La Rochelle face à la candidate officielle du PS a encore aggravé les relations entre socialistes et radicaux dans la région. Aux dernières élections départementales, les deux partis se sont présentés en ordre dispersé et les candidats du PS ont été une nouvelle fois défaits en Charente-Maritime.Mais si le fief de l'ancien ministre Michel Crépeau demeure une place forte du radicalisme, le PRG a du mal à exister dans la future grande région qui s'étend du pays Basque à la Creuse. Du côté de la liste EELV, on reconnaît avoir eu « des discussions » avec Benoît Biteau, mais pas de véritables « négociations ». « Il cherche un ascenseur face au PS », décode le directeur de campagne de Françoise Coutant. Agriculteur bio et ancien militant de la Confédération paysanne, l'émissaire de Jean-Michel Baylet est décrit comme « sympathique » et « radical atypique » par les écologistes. Les véritables négociations devaient aussi se jouer à Paris entre Christophe Borgel (PS) et Guillaume Lacroix (PRG), voire entre Jean-Michel Baylet lui-même et Jean-Christophe Cambadélis. Le PRG comptait bien arracher 7 sièges, dont 2 dans le futur exécutif. Il dénie surtout au PS un quelconque droit de veto sur le choix de ses candidats, perçu comme « une ingérence ». L'accord a finalement été signé mardi à 23 h 30. Il prévoit la création d'un groupe d'élus radicaux en cas de victoire, précise Benoît Biteau.http://www.lepoint.fr/regionales-2015/regionales-2015-prg-ps-rien-ne-va-plus-28-10-2015-1977397_2592.php