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Critiques Séries : Panthers. Saison 1. Episodes 1 et 2 (France).

Publié le 28 octobre 2015 par Delromainzika @cabreakingnews

Panthers // Saison 1. Episodes 1 et 2. Episode Un / Episode Deux.


Canal + s’est elle aussi lancée dans les séries d’envergure internationale. En faisant confiance à Jack Thorne (créateur de Glue et The Fades, ancien scénariste de Skins et du très bon film d’anticipation How I Love Now), Canal + s’est associée avec un créateur d’envergure qui a pour le moment délivre un sang faute dans ses créations. Ce n’est pas facile de parler de braquages en gardant à l’esprit qu’il faut rester un minimum original. Sans nécessairement reposer sur la plus grande des originalités, Panthers raconte une épopée meurtrière, vraie de bout en bout, dans les bas-fonds d’une Europe corrodée par de nouvelles formes de criminalité. C’est parfois stressant, parfois ambitieux et la série sait toujours rester à sa place. Elle veut nous en mettre plein les yeux mais avant tout dans sa manière de raconter la vérité. On retrouve donc un peu de ce qui avait fait le succès de Carlos (Canal +) ou encore de films de gangster (Les Lyonnais, etc.) très français. Canal + délivre ici une série qui nous plonge petit à petit dans cet univers sombre à sa façon. Au travers de ces deux premiers épisodes on ressent quelque chose d’étrange étant donné que parfois, les gens les plus malhonnêtes et les plus violents ne sont pas forcément ceux qui tiennent les armes.

Le casse d’une bijouterie de Marseille remet sur le devant de la scène les Pink Panthers, célèbre gang de braqueurs originaire des Balkans. Sur la piste des diamants, une experte au service d’un assureur britannique, un ex-soldat des Balkans et un policier franco-algérien s’affrontent dans une guerre sans merci qui révèle le nouveau visage de la criminalité en Europe. De Londres à Belgrade, les gangsters s’allient aux banksters, les têtes tombent, et la violence se déchaîne.

Panthers ne nous parle pas que d’un casse de bijouterie à Marseille. Car ce n’est que la partie émergée de l’iceberg. Au contraire, la série est riche dans sa narration et cherche à nous mettre en scène les problèmes de l’Europe, du vieux continent, et de la façon dont cette Europe se retrouve finalement dans une sorte d’impasse. La richesse de cette série, elle tient surtout dans sa façon de mettre en scène plusieurs mondes en même temps, tous liés par plus ou moins la même idée. Afin de créer sa série, Jack Thorne s’est inspiré du travail de Jérôme Pierrat, journaliste et écrivain spécialiste du crime organisé en France. Cela permet à Panthers d’être au plus proche de la réalité et de démontrer tout ce qu’elle nous raconte par quelque chose de très fouillé. La série a aussi une vraie force, celle de pouvoir nous raconter une telle histoire, aussi virtuose soit-elle, avec un angle particulièrement intimiste. On retrouve le talent de Jack Thorne qui dans ses deux précédentes créations s’était déjà concentré sur des endroits présents, parlant de choses fortes mais dans des univers assez intimes, touchants les personnages de très près. Je pense notamment à The Fades, une fresque fantastique d’une émotionnel et d’une intimité rare. J’avais été fasciné par cette série trop rapidement annulée. On retrouve ici le même goût pour les personnages forts.

Cependant, Panthers a plus de mal à émouvoir dans ces deux premiers épisodes. Cela arrivera peut-être par la suite. C’est un récit agrémenté de quelques flashbacks, soignés aussi d’un point de vue de la mise en scène, qui apporte un peu plus de personnalité à chacun des personnages, révélant petit à petit la complexité du récit et de chacun. Panthers est une grande fresque, celle de plusieurs personnages particulièrement différents qui se retrouvent par moment liés. Nous suivons donc le destin de trois personnages complètement différents et des conséquences que cela peut avoir pour leur entourage et tout le reste. Le casting est lui aussi particulièrement bon, à commencer par Tahar Rahim (Un Prophète) qui démontre une nouvelle fois toute l’étendue de son talent. On retrouve aussi Samantha Morton (John Carter, Cosmopolis) dans un rôle à la mesure de son talent. Son personnage, Naomi, n’est pas le plus simpliste qu’il soit. C’est sans compter sur John Hurt (Un crime à Oxford) et bien d’autres têtes toutes plus intéressantes les unes que les autres. Panthers est une série virtuose et saisissante qui nous raconte une histoire complexe de relation entre des personnages complètement différents sur le papier mais peut-être pas si différents que ça.

Note : 7.5/10 et 8/10. En bref, une longue introduction qui porte petit à petit ses fruits, ceux d’une série brillante.


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