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Cela fait depuis juillet 2015, que le Liban croule sous les déchets. Cette "crise des déchets", a vu naître un mouvement surnommé "Tala’at rihatkoum", qui signifie "vous puez" (une référence aussi bien aux ordures qu’aux hommes politiques), et désignant une série de manifestations des habitants, qui, dénonce entre autre, l’échec du gouvernement à traiter le problème des ordures. Depuis la fermeture de la grande décharge de Naamé, accueillant les déchets de la capitale et des communes avoisinantes, les détritus se sont accumulés sur l’ensemble du territoire entraînant des odeurs nauséabondes et des problèmes d’hygiène évidente. Début septembre, ces protestations ont pris une plus grande ampleur avec des militants de la campagne "Tala’t rihatkoum" qui ont occupé les locaux du ministère de l’Environnement, réclamant la démission du ministre de l'Environnement, Mohamad Machnouk.
Si l’ampleur de la pollution effraie la population libanaise, le gouvernement, lui, ne semble pas avoir conscience de la catastrophe environnementale et sanitaire que cela représente. Le plan national de sortie de crise préparé par la commission d’experts présidée par le ministre de l’Agriculture Akram Chehayeb n’a toujours pas été mis en place…
Rappelons que cette crise des déchets prend une forte ampleur, à peine un mois avant la COP 21 (la 21e conférence sur le climat), qui aura lieu à Paris le 30 novembre. La COP 21 réunira 196 participants et plus de 2000 organisations de la société civile pour conclure d’un pari judicieux: celui d’un accord universel qui soit à même de limiter, d'ici à la fin du siècle, la hausse des températures à 2°C. Le Liban est au cœur de cette actualité, avec la crise des déchets qui représentent une vraie menace pour les nappes phréatiques. Dans la perspective de ce grand événement plein d’espoir, le Liban se joint aux côtés de 145 pays pour adopter une position constructive dans le cadre des négociations internationales sur le climat. Le pays du Cèdre a ainsi indiqué être favorable à l'adoption d'un cadre juridiquement contraignant à l'échelle mondiale visant à atténuer les émissions de gaz à effet de serre et a rendu sa contribution nationale (INDC), ce qui représente un vrai pas en avant. La prise de conscience par la société libanaise ainsi que le travail ardu des ONG, de plus en plus nombreuses et dynamiques, représentent déjà un combat à moitié gagné pour ce petit pays du Moyen-Orient.