#Retraites #Medef
29/10/15
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Le nouveau système imaginé par le Medef, qui sauf coup de théâtre entrera en vigueur en 2019, va être douloureux pour les personnes partant en retraite dès 62 ans. Du simple smicard au cadre dirigeant, voici nos calculs pour 4 profils de salariés, réalisés par Optimaretraite.La touche finale. Syndicats et patronat se retrouvent une dernière fois ce vendredi, pour entériner la réforme des régimes de retraites complémentaires Agirc et Arrco, après l'accord de principe trouvé il y a deux semaines. La mesure phare est sans aucun doute le système de bonus-malus, élaboré par le Medef, qui s'appliquera à partir de 2019 et vise à faire travailler un an de plus les salariés, une fois satisfaites les conditions pour partir à taux plein, à la fois en termes de durée d'assurance et d'âge légal (62 ans), sous peine de malus, et ce jusqu'à 67 ans.Concrètement, une personne partant à l'âge légal, à 62 ans, verra sa pension complémentaire amoindrie de 10% pendant les 3 premières années, même si elle possède une durée d'assurance suffisante pour bénéficier du taux plein. Pour les nouveaux retraités soumis au taux réduit de CSG, la baisse de pension sera de 5%. Elle sera nulle pour ceux exonérés de CSG. De la même façon, une personne atteignant le nombre de trimestres nécessaires pour bénéficier du taux plein à 64 ans, et partant à cet âge, se verra aussi appliquer cette décote.Le malus disparaîtra si le salarié part un an après avoir atteint les conditions pour bénéficier du taux plein (âge légal et nombre de trimestres cotisés), et se transformera même en bonus de 10% pendant un an si le salarié prolonge son activité pendant 8 trimestres (2 ans) après avoir atteint ces conditions, de 20% après 12 trimestres (3 ans) et de 30% après 16 trimestres (4 ans).Quel sera l'impact de cette mesure sur la pension totale des assurés ? Pour le savoir, nous avons demandé au cabinet Optimaretraite de calculer la perte ou le gain pour 4 profils de salariés : une personne payée au Smic, un salarié classique rémunéré 3.000 euros brut par mois, un cadre touchant 6.000 euros et un cadre dirigeant gagnant 12.500 euros. A chaque fois, nous avons considéré qu'ils avaient atteint la durée d'assurance pour bénéficier du taux plein dès 62 ans.Premier constat : tout le monde y perd, même les personnes ne touchant que le salaire minimum. Evidemment, l'effet sera plus important pour les personnes aux plus hauts revenus, pour qui les régimes complémentaires représentent une plus grosse part de leur pension totale. Au final, ceux qui partent dès qu'ils ont atteint les conditions du taux plein verront leur pension rognée de 2,8% à 7%, et ce pendant 3 ans. A contrario, il faut reconnaître que le bonus offrira une belle compensation à ceux qui retardent la liquidation de leurs droits (jusqu'à 20% de pension en plus pendant un an pour notre cadre dirigeant). Mais il faudra pour cela accepter de travailler au moins jusqu'à 64 ans !Découvrez l'impact du système du bonus malus, selon votre profil : L'impact de la réforme des retraites complémentaires pour un salarié payé au SmicL'impact de la réforme des retraites complémentaires pour un salarié payé 3.000 eurosL'impact de la réforme des retraites complémentaires pour un cadre payé 6.000 eurosL'impact de la réforme des retraites complémentaires pour un cadre dirigeant payé 12.500 eurosAu-delà de l'incitation à repousser le départ en retraite, ce système de bonus-malus risque aussi de remettre en cause certains dispositifs d'aménagement de fin de carrière. "Ce système rend de facto le cumul emploi-retraite moins intéressant", décrypte Marc Darnault, d'Optimaretraite. La réforme accentue aussi les divergences entre les régimes complémentaires et le régime de base de la CNAV, au risque de semer la confusion parmi les futurs pensionnés. Le signe que le "choc de simplification" n'est pas encore de mise pour la retraite !Thomas Le BarsDécouvrez notre guide de la retraiteLire aussi : Réforme des retraites complémentaires : ce que contient l'accord© Capital.fr
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