Stung // De Benni Diez. Avec Clifton Collins Jr, Jessica Cook et Tony de Maeyer.
L’un des plus gros problèmes de Stung est de ne jamais tenir la promesse qu’il semblait vouloir faire d’être une sorte relecture de La Mouche (de David Cronenberg). Sauf qu’au lieu d’être effrayant, le film est aussi dégoutant que drôle. Benni Diez (qui a travaillé sur les effets spéciaux de Melancholia) nous offre ici son tout premier film. Sa contribution au cinéma d’horreur est très faiblarde malgré un postulat de départ plutôt sympathique. En effet, l’idée de nous raconter une histoire de guêpe d’un autre temps qui muent dans le corps humain une fois que l’on a été piqué, c’est pas si bête que ça. Mais tout est malheureusement crétin, du début à la fin et ne parvient jamais à véritablement créer la peur. Le sursaut est peut-être le bienvenu une fois ou deux, mais le plus important c’est plutôt la façon dont toute cette histoire est racontée. La scène d’introduction donne clairement le ton, nous sommes à mi chemin entre la série B avec le garçon obsédé et la fille qui se dénude au moment le moins opportun, et le film de monstre qui n’arrive pas à être aussi efficace qu’il n’aurait probablement pu l’être s’inspirant plus de l’influence de La Mouche ou encore de Critters. D’ailleurs, le côté 80s se ressent un peu au travers de ce film qui tire trop la corde sur le côté humoristique qu’il semble être dédié à délivrer.
Un dîner mondain tourne au cauchemar lorsque le jardin est envahi de guêpes mutantes, devenues géantes à cause d'un engrais surpuissant illégalement importé.
Ecrit par le petit nouveau Adam Aresty, Stung reste particulièrement incohérent (notamment sur la gestion du temps où l’on a l’impression que l’on passe de la tombée de la nuit au petit matin en un clin d’oeil. Une fois passé la première demi-heure, qui ressemble à une grosse poilade pseudo-horrifique et ultra gore, le film ennui. Les personnages ont l’enjeu de supprimer des guêpes mutantes mais comment ? Le seul truc qui semble aller à l’avantage de ce film c’est probablement son côté le plus gore. On enchaîne les séquences assez dégueulasses, comme cette larve qui doit être insérée dans le corps de notre héros, un massacre à la tronçonneuse de sang qui gicle, et c’est comme ça un peu tout le long. Je garde donc un avis assez partagé sur ce film avec l’un côté quelque chose d’assez correct, et de l’autre un film de guignol. Bien entendu, il faut faire attention d’avoir bien digéré ou de ne pas être en train de manger un bol de pop corn quand on regarde un tel film car il y a de grande chance pour que vous aillez envie de rendre (je pense notamment au coup de la larve, qui est probablement l’un des moments les plus immondes du film). Dans le registre de la série B voire Z, Stung reste aussi intéressant pour ses CGI bien moins dégueulasses que l’on aurait probablement pu l’imaginer au départ.
L’histoire ne casse pas trois pattes à un canard et le scénario ne nous réserve vraiment aucune surprise. Stung donne aussi l’impression de venir tout droit d’un téléfilm Syfy. Rien que la scène finale est probablement l’une des plus drôle. On retrouve aussi un peu de ces films d’insectes des années 70/80 ou encore de ces téléfilms d’horreur que M6 adorait diffuser le samedi soir, très très tard, fût un temps (notamment L’invasion des fourmis géantes, une autre grande poilade du même genre). S’il ne faut pas regarder Stung avec l’envie de voir un bon film, on peut au moins se satisfaire de quelques passages. La seule vraie erreur est que le scénario n’est pas suffisamment rythmé et ne raconte pas grand chose. Il n’y a donc pas vraiment d’enjeux et aucun message. Certes, ce n’était probablement pas le but mais j’aurais presque préféré que Stung s’assume donc pleinement comme un revival des films de genre des années 70/80 plutôt que quelque chose de ce genre là, j’aurais au moins pu être beaucoup moins déçu du résultat que je ne l’ai été. En grand fan de films d’horreur que je suis, je crois que Stung est à mi chemin entre le nanar à déguster tel un plaisir coupable et le vrai nanar même pas drôle.
Note : 4.5/10. En bref, malgré quelques moments gores qui plairont peut-être aux fans du genre, Stung est une comédie horrifique plus qu’un vrai film d’horreur, qui s’inspire des années 70/80 sans assumer totalement son influence non plus.
Date de sortie : 7 octobre 2015 - Directement en DVD