Je suis retourné courir du côté de Chateauneuf du pape ce matin. Chaleur quasi estivale, malgré les couleurs or et sang dans la nature.
Je suis tombé sur cette croix, au milieu de rien, en face du Rhône qui s'écoule paisiblement.
J'aime les croix. Et j'adore quand elles sont mises par les hommes au milieu de rien. Nous devrions être davantage fiers de nos racines chrétiennes, car elles nous ont aussi permis d'évoluer humainement vers des choses sympas...
Il y a des choses très belles dans nos valeurs et dans notre histoire. De très belles...
Je ne suis pas allé saluer les gens que j'aimais qui ont eu la mauvaise idée de nous quitter aujourd'hui. Je n'ai pas eu envie de faire le tour des cimetières. Je préfère aller embrasser la tombe de mon papy, de mon tonton ou de mon ami Guy (ils ne sont pas loin tous les deux) quand je rentre de courir, quand j'ai envie de les voir. Pas aujourd'hui, trop de monde. Et en ce moment, je n'ai pas envie de voir du monde.
Mais aujourd'hui, j'ai pensé à mon papy, à mon tonton, à mon ami qui fut éphémèrement mon maire, à mon ami Ronron, à ma copine de Grenoble, aux papas de mes amis vignerons... J'y ai pensé aujourd'hui, mais j'y pense tous les jours.
J'y suis attaché, à la journée de la Toussaint. Mais les gens que j'aimais qui sont partis, j'y pense tous les autres jours.
Et je me dis bien souvent que si j'ai eu la chance d'être confronté tard à la mort de mes proches, la machine s'est bien emballée ces derniers moments. Un autre symbole, ou plutôt une preuve concrète, du temps qui passe. Et que je vieillis.
Sinon, j'avais des indignations sur des déclarations politiques ce week-end. Mais ce n'est pas le bon billet pour ça.
Je dénoncerai l'outrance abjecte des porte parole ou député du PS un autre jour. J'en profiterai aussi pour dire tout le bien que je pense de mon député (socialiste lui aussi), dont les prises de position officielles cette semaine m'ont rendu heureux, et fier.
Mais je le ferai sur un autre billet... (ou pas)