Doctor Who (2005) // Saison 9. Episode 7. The Zygon Invasion.
Après le double épisode brillant que Doctor Who nous a offert avec les épisodes 5 et 6 de cette saison 9, nous avons ici droit à quelque chose de légèrement différent qui va permettre à Jenna Coleman de montrer un tout autre aspect de sa personnalité l’actrice. La paix est fragile entre les humains et les Zygons alors forcément, quand les Zygons décident de débarquer les choses deviennent de plus en plus incontrôlables. Ce qui est directement inspiré de l’Invasion des Profanateurs de Sépultures (ou encore des Tommyknockers) fonctionne à merveille ici et j’ai déjà hâte de voir la seconde partie de nouveau ce double épisode, fun comme il faut. Peter Harness (Wallander, Jonathan Strange & Mr. Norrell) ne cherche pas ici à développer une quelconque émotion et vient juste nous délivrer une aventure divertissante autour des Zygons, des montres aussi laids que drôles. Ce que je trouve de fabuleux avec cet épisode c’est peut-être la façon dont finalement la série cherche à parler de nous, êtres humains. Doctor Who s’intéresse rarement à des problèmes actuels et celui de la fin du monde est quelque chose que l’on ne peut qu’apprécier. D’autant plus que Doctor Who en a la capacité. La série a raison, quand la fin du monde va apparaître (si un jour elle apparaît), beaucoup de gens vont passer leur temps devant leur télévision pour la regarder.
C’est quelque chose de presque satirique (et que You, Me and the Apocalypse, une autre série actuellement diffusée chez les britanniques dépeint là aussi de façon assez intéressante sans pour autant trop appuyer sur le sujet non plus). Avec un épisode comme celui-ci, Doctor Who continue aussi de s’amuser avec son Docteur. J’adore ce que ce dernier incarne, cette attitude de rocker déchu qui reprend du service. Cela passe par un riff de guitare pré-générique ou encore par les bras en l’air avec des signes de paix, lunettes de soleil sur la tête, comme si l’on voyait débarquer une rock-star sur le tarmac. Au travers de ces petites scènes particulièrement funs, la série parvient aussi à créer une toute nouvelle personnalité au héros. Peter Capaldi a donné cette année un peu plus de lui-même dans ce rôle, et parfois j’ai presque l’impression de voir un peu de Hugh Laurie époque Dr House. Ce n’est pas que pour l’histoire de la guitare et de l’attitude de rock-star que je dis ça, mais aussi car il y a des similitudes entre le Dr House et le Docteur de cette saison 9. Les deux personnages ont des problèmes avec leur passé et les erreurs commises par le passé, ils pensent faire le bien mais un mal les rongent. Je sais que le rapprochement peut vous paraître un peu difficile à avaler mais pour moi il a énormément de sens. Et c’est aussi une très bonne chose.
Pour en revenir à l’invasion des Zygons, ce qui est fun c’est la façon dont ils vont petit à petit s’accaparer l’épisode. La série ne cherche peut-être pas à creuser un peu trop des aspects géopolitiques (ce qui aurait été drôle d’ailleurs à faire, comme une bonne dose de french-bashing façon Tim Burton dans Mars Attack !). J’aurais peut-être trouvé ça assez drôle de tomber dans une sorte de parodie de films d’extra-terrestres car la créature qu’est le Zygon est justement parfaite pour ce genre de choses. Ce n’est cependant pas nouveaux les Zygons. Ils existent depuis les années 70 (et le quadruple épisode « Terror of the Zygons » diffusé en 1975). Ils ont par la suite été réutilisés dans « The Day of the Doctor », l’épisode qui a permis de conclure le chapitre Matt Smith dans la série (et donc de Eleven). Si la situation Zygon est donc intéressante à exploiter cette année (deux ans après l’apparition dans l’épisode anniversaire des 50 ans de la série), d’autant plus qu’à chaque fois il est questions de conquérir la Terre alors que leur planète a été détruite. C’est quelque chose que l’on retrouve assez souvent dans les films extra-terrestres. Quoi qu’il en soit, le retour d’Osgood (après « Death in Heaven ») est là aussi un choix judicieux. Les attentes sont forcément grandes mais la réussite est présente.
Osgood est donc un élément important dans cet épisode (et probablement aussi dans la seconde partie à venir). Je me demande dans quelle direction cela compte nous embarquer mais j’ai hâte de le découvrir, surtout que Doctor Who démontre cette semaine qu’elle n’a pas perdu la main. Cette saison 9 est vraiment succulente pour le moment, utilisant à merveille chacun des personnages, chacune des idées qui permettent aussi de faire de notre héros, un héros différent. Peter Capaldi est de plus en plus digne du boulot qui lui incombe maintenant depuis deux saisons.
Note : 8/10. En bref, un épisode intelligent et divertissant.