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Critique Ciné : L'homme irrationnel (2015)

Publié le 01 novembre 2015 par Delromainzika @cabreakingnews

L’homme irrationnel // De Woody Allen. Avec Joaquin Phoenix, Emma Stone et Parker Posey.


Présenté au dernier Festival de Cannes en compétition officielle, L’homme Irrationnel a tout d’un classique Woody Allen mais là où Blue Jasmine et Magic in the Moonlight brillaient, L’homme Irrationnel ne brille malheureusement pas autant. Cela ne veut pas dire que le film n’a pas ses bons moments et Emma Stone est parfaite chez Woody Allen. Le seul problème que j’ai eu avec le film c’est peut-être le fait qu’il n’aurait pas été aussi intéressant sans son aspect thriller-esque. Et le thriller que L’homme Irrationnel nous introduit à un moment inattendu est salutaire au film et permet de nous rappeler légèrement Scoop, un précédent film de Woody Allen. Mais L’homme Irrationnel prend le meilleur de Scoop (qui reste un film médiocre dans son ensemble). Tout cela est associé à la magie des relations que Woody Allen sait créer à sa façon. L’ambiance de ce film reste assez unique en son genre, personnifiée par des personnages qui ont quelque chose à raconter et les dialogues pour le faire. Je suis donc partagé car j’ai bien aimé ce film mais il met tout de même un peu de temps à démarrer réellement, se laissant emporter par des histoires de relations humaines, de triangles amoureux. C’est un sujet de prédilection pour Woody Allen que les relations mais ce n’est pas toujours séduisant comme j’aurais probablement aimé que cela puisse l’être.

Professeur de philosophie, Abe Lucas est un homme dévasté sur le plan affectif, qui a perdu toute joie de vivre. Il a le sentiment que quoi qu’il ait entrepris - militantisme politique ou enseignement - n’a servi à rien.Peu de temps après son arrivée dans l’université d’une petite ville, Abe entame deux liaisons. D’abord, avec Rita Richards, collègue en manque de compagnie qui compte sur lui pour lui faire oublier son mariage désastreux. Ensuite, avec Jill Pollard, sa meilleure étudiante, qui devient aussi sa meilleure amie. Si Jill est amoureuse de son petit copain Roy, elle trouve irrésistibles le tempérament torturé et fantasque d’Abe, comme son passé exotique. Et tandis que les troubles psychologiques de ce dernier s’intensifient, Jill est de plus en plus fascinée par lui.

L’originalité tient donc dans ce côté thriller-esque que L’homme Irrationnel tente d’introduire, une sorte d’hommage à Hitchcock dans ses meilleurs moments. C’est une belle inspiration qui fonctionne d’ailleurs très bien. On aurait pu retrouver dans les rôles titres des acteurs comme Grace Kelly à la place d’Emma Stone. Mais ce charme intemporel est justement l’une des choses que Woody Allen réussi le plus. Ce film pourrait se situer à n’importe quelle époque alors qu’il ne cherche jamais à impliquer les années 2010 de façon beaucoup plus importante. Ensuite, au delà d’un scénario qui n’est pas forcément original sur certains points mais beaucoup plus sur d’autres, nous avons aussi un casting particulièrement réussi. A commencer par le charme de la belle Emma Stone (Easy Girl). Elle est toujours plein de charme et capable d’envoûter l’audience comme personne. J’aime bien cette actrice car elle a ce charme naturel, ce truc qui colle parfaitement aux « muses » de Woody Allen. Elle était déjà l’un des atouts de Magic in the Moonlight, le précédent film du réalisateur, elle l’est finalement aussi pour celui-ci. C’est une excellente idée que de lui avoir mis en face Joaquin Phoenix (Walk the Line) qui dans le rôle du personnage torturé qui a besoin d’adrénaline dans sa vie est parfait.

J’ai toujours trouvé cet acteur intéressant, notamment pour ses choix artistiques qui m’ont toujours semblé être intelligents. Il trouve ici qu’il sait encore une fois bien choisir les réalisateurs avec qui il a envie de travailler. Enfin, il y a Parker Posey, une actrice qui n’a pas le comique dans sa poche et qui est parfaite pour le rôle de la femme qui va tenter par tous les moyens d’avoir celui qu’elle aime. La partie plus thriller est la plus intéressante. Loin des facéties romantiques des autres, on se retrouve ici avec quelque chose de complètement différent, plus proche de Hitchcock comme je le disais plus haut. Mais c’est une très belle référence que Woody Allen parvient à emmener jusqu’au bout de son film. Il y a pas mal de bons twists et le risque d’être découvert fait rage durant toute la seconde partie du film. C’est ce qui lui donne toute cette énergie fabuleuse dont il fait preuve. Ce que j’aime chez Woody Allen c’est sa capacité à être capable de faire des films intelligent, originaux avec aucun surplus. Le but des films du réalisateur a toujours été de délivrer quelque chose de brut devant lequel on se sent particulièrement bien. Dans sa façon de succomber au film plus sombre d’un coup d’un film, L’homme Irrationnel réussi l’exercice. C’est donc avec un esprit partagé que je reste face à ce film. D’un côté fasciné, d’un autre légèrement déçu par la romance qui engage le film.

Note : 7/10. En bref, un Woody Allen aux allures d’Alfred Hitchcock solaire. Sympathique.


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