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Critique Ciné : Lolo (2015)

Publié le 01 novembre 2015 par Delromainzika @cabreakingnews

Lolo // De Julie Delpy. Avec Dany Boon, Julie Delpy et Vincent Lacoste.


Parfois le bon film ne tient qu’à très peu de choses. Lolo n’est pas une comédie de rêve, pas le meilleur film de Julie Delpy mais il est bourré de moments particulièrement drôles et d’un casting plutôt réussi. Si je ne suis toujours pas fan de Dany Boon, dans le rôle du bouffon il reste parfait. C’est clairement le genre de rôle qui lui sied bien, peut-être aussi car justement on n’en attend jamais plus de lui. Il n’a pas grand chose à jouer dans ce film, juste à subir et c’est ça qui est assez cocasse (ou en tout cas intéressant à mon goût). Julie Delpy a côté garde son charme de femme un peu bourgeoise libérée. Mais si je devais retenir quelqu’un dans Lolo, ce n’est pas ces deux là, mais probablement plutôt Vincent Lacoste et accessoirement Karin Viard que l’on ne va pas suffisamment. Elle est hilarante à chacune de ses apparitions et c’est peut-être aussi ce qui fait la force du personnage. On ne nous ennui jamais car elle n’est pas sur-utilisée tout au long du film. Certains gags sont un peu étranges et n’ont probablement pas l’effet escompté. Mais l’ouverture du film est excellente. J’ai réellement cru que Lolo allait être la comédie française de l’année. Je ne suis cependant pas encore vu à cette conclusion pour le moment.

En thalasso à Biarritz avec sa meilleure amie, Violette, quadra parisienne travaillant dans la mode, rencontre Jean-René, un modeste informaticien fraîchement divorcé. Après des années de solitude, elle se laisse séduire. Il la rejoint à Paris, tentant de s'adapter au microcosme parisien dans lequel elle évolue. Mais c’est sans compter sur la présence de Lolo, le fils chéri de Violette, prêt à tout pour détruire le couple naissant et conserver sa place de favori.

Ce qui est cependant intéressant avec ce film c’est que l’on retrouve ici une Julie Delpy plus organisée, peut-être aussi plus droite dans sa vie. On retrouve alors la fraîcheur de la réalisatrice/scénariste/actrice la plupart du temps tout au long de ce film. Mais ce qui est dommage c’est que le film suit une logique trop linéaire à mon goût alors que Julie Delpy est plus connue pour des films un peu moins classiques en leur genre. Lolo aurait peut-être pu être le nouveau Tanguy, une comédie familiale avec l’archétype même du garçon qui ne veut pas grandir et qui reste dans les jupes de sa mère. Le vice est ici poussé beaucoup plus loin étant donné que « Lolo », le fils de Violette, est plus en plein complexe d’Oedipe. Du coup, le scénario manque probablement d’originalité par moment et certains gags s’épuisent donc dans la volonté de toujours faire plus sans être toujours à la hauteur. C’est dommage car Vincent Lacoste et ses comparses donnent du leur afin de faire de cette comédie une réussite. Surtout que Lolo n’est pas une comédie française comme les autres. Il y a derrière la caméra une Julie Delpy toujours aussi inspirée, toujours aussi pleine d’idées afin de nous donner l’impression qu’elle cherche l’originalité artistique.

Visuellement, Lolo s’inspire donc fortement de ce qu’elle a pu faire par le passé (ce qui est une très bonne chose). On ressent également un peu des cocasseries de certains de ses films précédents (2 Days in Paris le premier, mais aussi un peu de Looking for Jimmy). Le problème c’est aussi qu’il y a des passages à vide, qui ne manquent pas d’inspiration visuelle mais qui manquent d’un petit plus du point de vue du scénario. On retrouve alors certains poncifs pas forcément très plaisants (notamment le moment qui doit absolument être dramatique et amener les personnages à prendre conscience de leur connerie). Heureusement pour nous, cela ne dure pas une éternité mais suffisamment pour parvenir à décevoir. C’est d’autant plus dommage que le film ne sait pas trouver son équilibre entre les scènes du début très rythmées avec de très bons dialogues et les scènes qui suivent, à Paris, qui sont tout de suite beaucoup moins inspirée à mon goût. J’en attendais parfois un peu trop mais mes attentes ont été revues à la hausse une fois que le film a passé son premier quart d’heure à Biarritz. Julie Delpy n’a pas perdu de son mordant je vous rassure mais elle fait peut-être un peu plus femme rangée qu’elle ne l’était auparavant.

Note : 6/10. En bref, une comédie française agréable qui a du chien et qui s’ouvre sur les chapeaux de roues. Dommage que cela ne dure qu’un temps avant la morosité des bons sentiments laissant le spectateur grimacer un peu.


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