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Critiques Séries : Fargo. Saison 2. Episode 3.

Publié le 02 novembre 2015 par Delromainzika @cabreakingnews

Fargo // Saison 2. Episode 3. The Myth of Sisyphus.


Je pense que le titre de cet épisode de Fargo est la meilleure définition que la série peut se donner. En effet, la série ressemble énormément au livre d’Albert Camus et de sa représentation des choses de la vie comme un éternel recommencement obéissant à l’absurde, tout cela mis en corrélation avec Sisyphe, personnage emblématique de la mythologie grecque et ce châtiment divin. Accessoirement, Fargo est une série qui répond assez souvent à l’absurde, s’inspirant de l’univers des frères Coen de façon assez brillante. Sisyphe est dans la mythologie grecque connu pour avoir été quelqu’un d’intelligent mais aussi de gourmand. Il a trompé et énervé les Dieu, parvenant à défier la mort. Pour ses accomplissements il a ensuite été récompensé d’une punition. L’histoire qu’il y a derrière ce mythe est vraiment intéressante et c’est une métaphore que Fargo pourrait très bien utiliser dans le sens où certains personnages se retrouvent à mettre toute leur énergie dans des choses qui ne méritent pas tant d’efforts. La chasse de Rye Gerhardt par exemple se poursuit, même si Peggy et Ed tentent de travailler ensemble afin d’effacer les dernières traces les impliquants dans sa mort. En s’offrant toujours des scènes aussi fascinante qu’absurde, la série cherche à développer un peu plus son univers et son ambiance.

Cette semaine, Fargo donne aussi de la place à des personnages d’apparence secondaire. Par exemple, j’aime beaucoup le personnage de Hank Larsson. Ted Danson s’est trouvé ici un rôle à la hauteur de son talent, bien loin de ce qu’il était en train de gâcher depuis quelques années avec Les Experts (et qu’il continue de gâcher avec le spin off de cette dernière). Il a beau ne pas avoir la place la plus importante, il n’en reste pas moins un personnage qui impose tout de suite son style et son charisme. Bien des choses se passent du côté de Peggy et de Ed. Jesse Plemons et Kristen Dunst font la paire et il n’y en a vraiment pas deux comme ça (pour le mauvais jeu de mots). Accessoirement, ce que je trouve de drôle aussi c’est le fait que la série ne cherche jamais à se prendre la tête. Elle veut toujours nous offrir ses moments les plus funs à sa façon. C’est quelque chose qui se mélange bien avec l’ambiance polar-esque de la série, qui tend cette année vers quelque chose de légèrement différent et complémentaire à la saison précédente. La série prend son temps pour mettre en place les choses, sans jamais nous ennuyer. Cet épisode est peut-être un poil moins bon que les deux précédents mais il fonctionne car justement, les personnages et l’univers sont en symbiose.

Si cet épisode n’est pas doté de grands moments, il se rattrape sur ses plus petits mais plus nombreux. Le but est d’enrichir les relations entre les personnages, qui vont de toute façon se transformer en un groupe de personnage intéressants chacun pour des choses complètement différentes. En développant tout un tas de scènes amusantes, pleine d’idées, la série rappelle aussi ce qui m’a fait tomber sous son charme l’an dernier. Rien qu’un personnage comme Lou par exemple apporte son lot de surprises. Finalement, je ne sais pas trop où est-ce que Fargo s’en va mais je la suis sans problème. La façon dont le cold-open s’impose par exemple au milieu de cet épisode fonctionne comme quelque chose d’assez intéressant. Fargo est d’ailleurs pile poil le genre de séries qui est capable de se renouveler sans avoir besoin de faire énormément d’efforts. Peggy de son côté est un personnage particulièrement mystérieux, peut-être même plus que son mari. Nous avons même droit à une vision de son passé qui n’aide pas à voir ce personnage comme quelqu’un de droit dans ses baskets. Mais justement, Fargo a besoin de ce genre de choses afin de nous surprendre et de nous donner envie d’aller plus loin. En s’amusant à créer une référence au mythe de Sisyphe da son titre, la série cherche à rappeler que le destin de ces personnages est lié à quelque chose de parfois un peu cupide.

Note : 9/10. En bref, un solide épisode qui utilise une fois de plus les personnages de façon intelligente.


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