A l’Entrepôt 9, à Quétigny (galerie Barnoud), l’exposition d’Isabelle Lévénez , « IL voyage autour de mon crâne » est prolongée jusqu’en décembre. Il vaut mieux prendre rendez-vous, au 03 80 66 23 26. Vous serez bien accueillis.
Savoir déjà que le IL du titre de l’expo passe par une ambiguïté entre les initiales de l’artiste, le masculin, le féminin, l’autre, le moi etc… Nous sommes conviés à un voyage à l’intérieur d’un paysage mental. Celui d’Isabelle Lévénez, mais sans doute aussi celui d’autres personnes (ses élèves? Puisqu’elle est aussi art-thérapeute…Ou le nôtre?)
Tout tourne autour du cerveau, donc (car, le crâne est son écrin)
Des dessins délicats qui disent le mystère de cet organe caché et essentiel, sa beauté plastique. Doucement, se mêlent des impressions, toutes en lien les unes avec les autres. C’est ce que j’apprécie. Même si le passage de l’une à l’autre est imperceptible: on pense, par exemple, teste de Rorschach, images de scanner, empreintes d’un cerveau. Mais aussi sensations internes, émotions, pensées…etc.
De la pointe de son crayon subtil, l’artiste suggère à la fois une vérité médicale et un imaginaire tout puissant (né du cerveau). Un peu de préciosité ne gâche rien: feuilles d’or ou de cuivre viennent agrémenter parfois ces petits dessins tout en finesse. La matière et le matériau ont leur rôle aussi: brou de noix ou papier abrasif, par exemple. Ou encore linogravures. D’autres oeuvres sont des photos retravaillées au crayon, le crâne est suggéré comme un être organique ou végétal. Assez beau!
Directement dessinée sur le mur, au fusain, voici aussi une grande vague troublante. Une obsession de traits (cf photo ci-dessous) Ce que dicte parfois le cerveau? Les confusions et les entrelacs de notre paysage mental?
Les mots et l’écriture ont également leur place dans cet univers d’artiste. Des phrases sont projetées sur les murs. Elles ont toutes comme sujet grammatical le fameux « IL »: « IL écoute le silence de l’image », « IL trouve l’opacité blanche » …
La vidéo « Temps suspendu » est intéressante (et pourtant, j’ai tendance à m’ennuyer sévère devant les vidéos contemporaines!): une pile de feuilles de papier filmées en train de s’envoler une à une…mais film passé à l’envers. Chorégraphie fascinante dans un environnement vide et anonyme, plutôt pesant. Forte impression du temps qui défile.
Le reste de l’exposition n’est pour moi que du « remplissage ». Un tas de confettis, une éponge siliceuse sur un bout de bois, une chaise de bois décorée à la craie … Désolée.
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