Un + Une // De Claude Lelouch. Avec Jean Dujardin et Elsa Zylberstein.
Après le déjà très médiocre Salaud on t’aime (2013), Claude Lelouch revient au cinéma avec cette fois-ci une histoire d’amour au milieu d’un pèlerinage en Inde afin de rencontrer Mata Amritanandamayi aka Amma (oui, c’est plus facile de l’appeler par son surnom) et sauver l’âme de deux personnages à la dérive. La quête spirituelle est intéressante mais mal utilisée au milieu d’un film qui n’a malheureusement pas du tout cerné ce que signifie faire un pèlerinage en Inde. C’est donc à ce moment là que Claude Lelouch décide de balancer du jargon hindou sur les traditions afin de tenter de nous faire croire qu’il connait parfaitement ce qui se passe là bas. Au milieu de plusieurs histoires qui s’entrecroisent au milieu d’un récit, Un + Une ne parvient jamais à être à la hauteur des attentes. Ce qui reste ainsi à ce film ce sont de très belles images qui permettent au film de ressembler à une carte postale de l’Inde qui croit en Amma, en les pouvoirs du Gange, etc. Sinon, le film n’a rien de bien neuf à offrir. Je dirais même qu’il ressasse maladroitement les us et coutumes de la relation amoureuse compliquée qui va d’un coup devenir un peu moins compliquée.
Antoine ressemble aux héros des films dont il compose la musique. Il a du charme, du succès, et traverse la vie avec autant d’humour que de légèreté. Lorsqu’il part en Inde travailler sur une version très originale de Roméo et Juliette, il rencontre Anna, une femme qui ne lui ressemble en rien, mais qui l’attire plus que tout. Ensemble, ils vont vivre une incroyable aventure…
Au milieu de ce film on retrouve donc Jean Dujardin. Si l’on peut comprendre qu’il ait décidé de tourner avec Claude Lelouch, le résultat est tout de même sacrément décevant. Son personnage d’Antoine est sacrément vide, basé sur une histoire de migraine et d’homme à femmes. Rien de plus. Puis il y a en face de lui Elsa Zylberstein qui n’a pas la place la plus simpliste. Si elle peut être drôle par moment c’est surtout car son personnage n’a de cesse de se ridiculiser et d’entamer une tranche de ridicule à chacune de ses interventions. Les dialogues manquent donc cruellement de surprises, nous donnant l’impression que le film a été écrit sur un coin de table sans trop savoir ce que cela avait comme but final. Car à l’issue, ce film n’a pas de grand intérêt. A force de raconter encore et encore tout un tas de choses que l’on a déjà vu par le passé, Un + Une donne surtout l’impression que Claude Lelouch est resté enfermé dans le passé. Il n’a aucune maîtrise de la modernité dans ses récits. Si cela aurait pu apporter un côté old-school, le problème c’est qu’il n’a pas l’air d’assumer cette médiocrité dans laquelle il est en train de plonger depuis le très mauvais Les Parisiens (2004).
Au casting de cette aventure indienne nous avons aussi Christophe Lambert (La disparue de Deauville) qui semble de plus en plus malade. Ses problèmes d’élocutions, sa vie chevrotante, tout me donne l’impression qu’il vieilli plus vite qu’il ne devrait. La seule petite pépite c’est Alice Pol et elle est très mal utilisée. Celle que j’ai pu apprécier dans Disparue ou qui était l’un des rares atouts de Supercondriaque (le navet de Dany Boon sorti l’an dernier) a énormément de mal à exister dans un film qui aurait probablement dû lui donner une place plus importante. Son personnage ne tombe jamais dans aucun gros clichés ridicules et elle donne un élan d’émotion qui, sans toucher le spectateur, parvient au moins à nous attacher à son personnage. Finalement, Un + Une est un film que l’on va rapidement oublier une fois vu. Présenté lors d’une séance Label des Spectateurs UGC et ne sachant pas du tout quel film j’allais voir, je m’attendais à être surpris une fois les premières images passées mais non, le film gâche son idée de romance complexe pour l’invasion occidentale dans un monde que l’Occident ne maîtrise pas suffisant. Il y a une notion de spiritualité que Un + Une n’a de cesse de rabâcher sauf que cela n’a aucun sens une fois mise en scène dans ce film.
Note : 2/10. En bref, c’est beau mais c’est creux et maladroit dans ses intentions. Dommage.
Date de sortie : 9 décembre 2015