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MOULINS (Allier)

Publié le 03 novembre 2015 par Aelezig

Moulins est une commune de l'Allier, dans la région de l'Auvergne. Capitale historique du Bourbonnais, l'agglomération s'étend le long de l'Allier. Au dernier recensement de 2012, la commune comptait 18.959 habitants

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L’histoire de la ville de Moulins est étroitement liée à celle des ducs de Bourgon, puisqu’elle devient la capitale du duché et de ses importantes dépendances en 1327. Cet état perdure jusqu’en 1523.

La tradition populaire raconte qu’un sire de Bourgon, perdu après une journée de chasse, aurait trouvé refuge dans un moulin sur les bords de l’Allier. Tombé amoureux de la meunière qui l’avait recueilli, pour justifier ses fréquentes venues, il fit bâtir à l’emplacement actuel du palais ducal un relais de chasse. Une ville se développe autour : ce sera Moulins.

La ville n'apparaît pas avant le Xe siècle, sous le nom de Villa Molinis (villa aux moulins). Le peuplement des rives de l’Allier en cet endroit est bien antérieur, mais jusqu’alors, il n’était question que d’Yzeure, tant dans les archives que sur le terrain. Moulins va s'enrichir et s'agrandir grâce au commerce sur l'eau.

En 1232, Archambaud VI, seigneur de Bourgon, accorde aux bourgeois de Moulins une charte de franchise, contre une rente annuelle, qui n’est que la confirmation des droits déjà accordés par Archambaud V, beau-fils de Louis VI le Gros, roi qui fut particulièrement libéral envers les diverses communes de son royaume. Les habitants de Moulins peuvent dès lors administrer eux-mêmes leur cité : quatre consuls, présidés par un fonctionnaire ducal, sont élus tous les ans. Devenue ville franche, Moulins attire nombres d’étrangers, l’activité économique naît et prend un essor important. Dans le courant du XIIIe siècle, la cité compte quelque mille habitants. En 1244, la contribution annuelle est supprimée, remplacée par une « taxe de bourgeoisie » : tous les habitants sont dans l’obligation de s’acquitter d’un montant calculé selon leurs revenus.

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En 1327, la seigneurie du Bourbonnais est érigée en duché par le roi de France Charles IV le Bel. Louis Ier le Grand, premier duc de Bourbon, réside peu à Moulins. Le duché n'a pas alors de capitale fixe : la famille réside alternativement à Bourgon-L'Archambault, à Moulins, à Souvigny ou à Chantelle. Les travaux qu’ils entreprennent sont minimes.

C’est avec Louis II le Bon que Moulins devient capitale du duché, et lieu de résidence des ducs.

Durant son règne, et sous ses ordres, s’élèvent l’hôpital Saint-Nicolas, qui vient s’ajouter à l’hôpital Saint-Julien, fondé au XIIIe siècle, la première collégiale Notre-Dame, la première enceinte. En 1369, il crée à Moulins l’ordre de l'Ecu d'Or et en 1370, celui de Notre-Dame du Chardon, dont Du Guesclin sera le récipiendaire le plus connu. Enfin, en 1374, il fonde la Chambre des Comptes de Moulins. En 1400, Moulins compte 5000 habitants.

Jean Ier lui succède. En 1412, s’étant engagé aux côtés des Armagnac, Moulins est assiégée, sans succès, par les Bourguignons En 1429, alors que Jean est prisonnier des Anglais, le duché est dirigé par son épouse Marie de Berry. Jeanne d'Arc vient séjourner à Moulins et se recueillir auprès de la Vierge Noire. De 1434 à 1456, le duc de Bourbon est Charles Ier.

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Musée départemental Anne de Beaujeu

Jean II œuvre lui aussi pour sa capitale. À la fin de la guerre de Cent Ans, il fait édifier une seconde collégiale, en remplacement de la première, un premier beffroi, la tour Jacquemart. On peut encore observer des maisons de cette époque dans le vieux Moulins. La cour ducale est brillante et réputée. Au nombre des artistes qui y séjournent, on compte entre autres François Villon, en 1457. Mort en 1488, sans héritier légitime, ses successeurs sont ses frères : Charles II, cardinal archevêque-comte de Lyon, qui abdique rapidement, et Pierre II.

C’est à l’époque de Pierre II, sous les auspices d’Anne de France, son épouse et fille de Louis XI, que la renommée de Moulins et la puissance de la famille ducale atteignent leur apogée, même si la peste ronge la ville avec virulence dès la fin du XVe siècle, et ce jusqu’au milieu du XVIe siècle. La duchesse fait réaménager l’aile Nord du palais ducal (l’actuel pavillon Anne de Beaujeu). L’administration ducale est réorganisée et modernisée.

En 1494, le roi Charles VIII projette d'envahir l'Italie, et pendant qu’il reste à l’étranger, il confie la famille royale et le gouvernement de la France au duc, qu’il nomme lieutenant-général du royaume. Pierre II ne va pas s’installer à Paris mais, avec la famille royale, reste à Moulins, qui devient alors la véritable capitale du pays. Il restitue ses pouvoirs, en 1495, à Lyon, au roi. En 1503, le duc meurt. Sa fille, Suzanne, devient duchesse de Bourbon, jusqu’à son mariage avec Charles de Montpensier, en 1505, qui deviendra Charles III de Bourbon. Pendant le règne de Charles III, Anne de France conserve une très grande influence sur les affaires du duché. 

En 1523, Charles III trahit le roi de France, François Ier, en se ralliant à Charles Quint. Tous ses domaines, le Bourbonnais, le Forez, la Marche, l’Auvergne, et bien d’autres sont mis sous séquestre. Son procès, commencé en 1527, aboutit, en 1531, à la confiscation de tous ses biens par la Couronne.

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La tour Jacquemart

Moulins est déchue de son statut de capitale. Sa Chambre des comptes est supprimée en 1532, ses archives sont versées à celles de la Chambre des comptes de Paris. 

À la mort d’Henri II, en 1559, le Bourbonnais devient le douaire des reines de France, et ce jusqu’en 1659. 

La population ne cesse de croître, à tel point qu’à partir de 1536, une seconde enceinte est érigée, pour protéger tous les faubourgs qui s’étalaient au-delà de la première muraille de Louis II.

Après le Concile de Trente et avec la Contre-Réforme catholique, un très grand nombre de couvents et monastères s'installent à Moulins. 

Au XVIIe siècle, la population continue de croître et l'industrie se développe. Les rives de l'Allier sont urbanisées, avec l'expansion de la batellerie. La coutellerie de luxe et l'industrie armurière connaissent leurs heures de gloire. La première s'éteindra avec la Révolution, et donc la fin de la haute noblesse, la seconde ne survivra pas à l'avènement des armes à feu. Sous le règne d'Henri IV, on entreprend d'établir une industrie séricicole à Moulins, comme en beaucoup d'endroits du royaume. Durant la seconde moitié du siècle, des travaux d'embellissement de la ville sont effectués, avec notamment l'aménagement des cours de Bercy et d'Aquin.

Longtemps des ponts en bois seront construits, tous emportés par des crues. Les ponts de pierre ne résistent guère mieux. En 1750, Louis de Régemortes, ingénieur, s'emploie à résoudre ce problème, et achève en 1762, après force travaux, un ouvrage qui est resté, jusqu'à aujourd'hui, intact, et qui porte son nom.

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Pont Régemortes

Durant la Révolution, une manufacture d’armes est instituée, qui fonctionnera concurremment avec une fonderie de canons. 

Pendant la Première Guerre mondiale, dans la nuit du 2 au 3 février 1918, une cascade d’explosions accidentelles en chaine, causées par les sels d’acide fulminique utilisés pour provoquer la détonation des amorces d’obus, ravage l'atelier de chargement de munitions de la poudrerie de Moulins-Yzeure, s'étendant sur un grand nombre de kilomètres, et cause plusieurs dizaines de morts. Les effets ont été en ville extrêmement violents. Les dégâts sont considérables : toitures, contrevents, vitres, fenêtres, les rues sont jonchées de débris de verre, de tuiles et de plâtras, les glaces des magasins éprouvées. 

Lors de la Seconde Guerre mondiale, Moulins se situe précisément sur la ligne de démarcation qui divise le département et établit la frontière entre la zone Nord de la France occupée et la zone Sud de la France encore libre.

Visitée en 2009

D'après Wikipédia


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