" Des violentes émeutes ont éclaté ces derniers jours à Sidi Ifni et Gafsa, localités situées respectivement au Maroc et en Tunisie. C'est le chômage, couplé à l'absence de perspectives, qui a conduit, les 6 et 7 juin, des chômeurs à descendre dans les rues de ces deux petites villes, perdues à des centaines de kilomètres au sud de Rabat et de Tunis. "La rue gronde au Maghreb
" Les mineurs de Redeyef se plaignent d'être otages d'un potentat local qui est à la fois patron, délégué syndical et député du Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD), le parti au pouvoir. Ils accusent également la police de se livrer régulièrement à des provocations et à des pillages. Les femmes sont aux premières loges de ce combat contre le pouvoir. Fait exceptionnel : elles étaient nombreuses, samedi, à assister à l'enterrement du jeune tué la veille par la police.
Le front social gronde en Algérie, au Maroc et en Tunisie" Comme s’ils se sont passé le mot, les jeunes du Maghreb investissent la rue pour éructer leur colère d’être des éternels laissés-pour-compte."
" Qu’ils soient Algériens, Marocains ou Tunisiens, les jeunes révoltés n’ont désormais qu’un seul exutoire : la rue. Moralité, les maux de la jeunesse au Maghreb n’ont pas de nationalité. A défaut d’une union maghrébine qui aurait pu booster les économies des trois pays, on assiste plutôt à la « naissance » d’un rassemblement maghrébin de la colère. C’est le terrible boomerang de la jeunesse de la région aux régimes des trois pays. "
" Si les pays du Maghreb ont échoué à réaliser leur union, ils ont néanmoins réussi à avoir un dénominateur commun : semer le désespoir parmi les populations."
Ps : l’illustration est une caricature modifiée publiée dans Bakchich