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Critique Ciné : The Lobster (2015)

Publié le 04 novembre 2015 par Delromainzika @cabreakingnews

The Lobster // De Yorhos Lanthimos. Avec Colin Farrell, Rachel Weisz et Jessica Barden.


Primé du Grand Prix du Jury au Festival de Cannes 2015, The Lobster est un film qui ne pouvait que séduire les frères Coen. Il a leur allure, leur façon d’utiliser absurde et de créer des personnages toujours plus rocambolesques. C’est un film étrange car ce n’est pas la comédie que j’attendais, plus une réflexion. Car finalement The Lobster est un film de science fiction, une dystopie où l’amour est obligatoire afin de pouvoir vivre dans ce monde. Comme s’il était impossible de vivre sans aimer, seuls dans la vie. C’est aussi une sorte de critique de la solitude qui frappe le monde actuel et The Lobster offre un moyen aussi saugrenu que fou d’y remédier. Assez sensible à l’univers des frères Coen, j’ai forcément trouvé The Lobster intéressant par rapport à son ton presque parodique par moment sans pour autant être drôle. Yorgos Lanthimos, après Canine (2009) et Alps (2011), il revient avec un film qui n’a pas forcément de sens et qui se termine de façon très étrange mais qui ne laissera pas indifférent. Car il fait aussi réfléchir, beaucoup plus que beaucoup de film de science fiction actuels. Car ce que The Lobster maîtrise très bien ce sont les émotions. C’est un film perturbant, qui n’émeut pas dans le sens larmoyant du terme mais qui émeut par le choc et le côté saugrenu de l’ensemble.

Dans un futur proche… Toute personne célibataire est arrêtée, transférée à l’Hôtel et a 45 jours pour trouver l’âme soeur. Passé ce délai, elle sera transformée en l'animal de son choix. Pour échapper à ce destin, un homme s'enfuit et rejoint dans les bois un groupe de résistants ; les Solitaires.

La première partie de The Lobster est particulièrement inventive, pleine d’idées afin de nous parler de cette société où la normalité est d’être obligé de toujours trouver sa moitié sinon, on est transformé en un animal. Le film n’oublie pas la différence des sexualités (homosexuelle et hétérosexuelle), une question à laquelle le film répond dès le début afin de ne pas en reparler ensuite. Puis nous suivons les aventures du personnage de Colin Farrell dans son périple afin de trouver l’amour. Ce n’est pas facile et rapidement, on va se rendre compte de la radicalité de la situation, du conditionnement autour des interdits (et des conséquences que cela peut avoir). Je pense que The Lobster a une signification pour chacun des spectateurs et c’est justement ce qui et le vrai intérêt là dedans. Du coup, la première partie du film fonctionne car elle pose les bases de l’histoire, des questions que The Lobster tente de poser au spectateur et auxquelles nous devons trouver des réponse nous même, sans l’aide du film. Puis la seconde partie du film est beaucoup plus complexe car elle laisse perplexe. Tout cela s’enfonce par moment dans une mélasse difficile à décrypter. Cela ne veut pas dire que The Lobster devient mauvais mais disons que le film a énormément de mal à passer le cap.

L’humour noir du film auquel je n’ai pas réussi à rire (à mon grand damne, mais ce n’est pas grave puisque j’ai trouvé The Lobster plus dramatique que drôle, et c’est l’erreur de l’avoir vendu comme une comédie) laisse alors le spectateur avec l’envie de voir le tout prendre un sens dernière l’allégorie qui nous est contée. Au fond, The Lobster est donc un film qui repose sur une bonne idée de départ, quelques belles trouvailles et un ensemble de choses qui manquent peut-être de certaines choses. The Lobster a un élément qui tourne à son avantage et ce sont les décors. Ils sortent du lot loin des grandes villes. Nous sommes ici en Irlande, dans un endroit reculé. Les passages dans l’hôtel de luxe forment un contraste intéressant par rapport au reste se déroulant la plupart du temps en forêt. A prendre comme une fable d’un monde qui doit absolument trouver l’amour, The Lobster est donc une surprise à la fois agréable et étrange. Difficile de cerner le but final du film par moment mais c’est apparemment aussi pour cela que cette fable ne répond pas vraiment aux questions et laisse le choix au spectateur de trouver les réponses au fond de lui-même.

Note : 5.5/10. En bref, intriguant mais confus sur la fin.


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