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[Critique] The Last Witch Hunter – Hommage à Monsieur Vin Diesel

Par Neodandy @Mr_Esthete
[Critique] The Last Witch Hunter – Hommage à Monsieur Vin Diesel

Promptement fixé avant Halloween, Le Dernier Chasseur de Sorcières tenait la palme d'une sortie calibrée aux événements du calendrier. La pointe d'opportunisme se double d'une palanquée de noms identifiables par leur célébrité afin de rassurer conjointement producteurs et spectateurs : Rose Leslie, plus connue sous le nom d' Ygritte / Ygrid dans Game of Thrones, coudoie Michael Caine tandis qu'au centre, Vin Diesel vampirise action, suspens, humour, questions et réponses, scènes de voiture et chasse de temps en temps les êtres maléficieux.

Par le biais d'un pari peu risqué, le réalisateur ( Breick Eisner, à l'origine du film Sahara avec Matthew McConaughey et Penelope Cruz.) et les financements ont misé gros sur le potentiel va-tout de Monsieur Vin Diesel : la célébrité centrale a été engagée pour remplir un contrat où l'action débordante rencontre une passivité de grand sensible. Il y a bien des choses à reprocher à ce The Last Witch Hunter : reste à vous interroger sur votre présence dans les salles obscures. L'option d'un film de haute qualité à analyser image après image étant évacuée, peut persister l'idée d'un bon divertissement sans répit où la plupart des minutes comblerait ici et là les imperfections. La magie s'opère difficilement : subsiste tout de même un long-métrage qui n'a pas peur de remplacer les mots par des coupes et annonce une suite avant de se conclure.

Monsieur Vin Diesel à travers le temps.

Au Moyen Âge, la confrérie de La Hache et la Croix (Précaution prise pour ne pas être assimilée au christianisme.) entend éradiquer la source de la peste noire : c'est-à-dire quelques sorcières recluses et décrites par leurs vices. A la tête de l'expédition chevaleresque, Kaulder, (Interprété par Vin Diesel, chevelu et barbu comme jamais.) endosse un rôle de meneur quasi naturel. Après un combat acharné, l'humanité est sauvée ... En contrepartie, notre chevalier voit son existence scellée par l'immortalité, traversant les siècles et les époques jusqu'à notre ère contemporaine actuelle.

Bien contre Mal, mâles contre sorcières, trahisons et revirements : le script laisse une p lace béante à l'homme de la situation, ici pour remplir un office impassible et routinier. Las de ses siècles d'existence, nous cherchons avec peine le plaisir et l'implication dans le rôle de Vin Diesel : sa neutralité à toute épreuve lui permet de ne pas surjouer son interprétation ou d'offrir un jeu hors des sentes du cinéma.

Autour de lui se démène d'autres têtes d'affiche à qui, malheureusement, échouent le titre de falots : de simples accompagnateurs secondaires (Michael Caine, Rose Leslie, Elijah Wood ...) et effacés face au charisme estimé de Vin Diesel. Hollywood et le cinéma américain ont beau avoir un pied certain dans une crise : les budgets se sont miraculeusement débloqués et r appellent ces feux verts accordés à Sylvester Stallone (Et d'autres avant et après lui.) pour combler quelques dates des calendriers des années 1980. Des intermittences chargées aux hormones aux qualités variables souvent prises très au sérieux par l'acteur. ( Haute Sécurité (1989), Cobra (1986), L'Expert (1995) ...)

Abracadabra ... De l'action tu auras !

En favorisant les cascades à la réflexion, Le Dernier Chasseur de Sorcières s'inscrit dans un divertissement arrondi par ses effets spéciaux, une morale, et des combats. Rapidement, les épées s'entrechoquent, les feux volets et les sorts médiévaux luttent à armes peu égales dans des scènes parfois illisibles, obscures et difficiles à suivre. Un comble qui ne dépendra seulement de bons yeux : l'action centrale manque de soin, vire à la confusion et n'est pas loin d'oser un tour de passe-passe où les faux raccords éventuels ne seraient pas étonnants.

Visuellement, Le Dernier Chasseur de Sorcières pousse les retranchements budgétaires dans des décors de fonds verts. Malgré tout, la crédibilité est acceptable et les efforts particuliers se résument à des effets spéciaux esthétiques sur la peau des acteurs et l'épiderme synthétique des créatures, sorcières et autres démonistes ... Loin de provoquer une immersions totale et vraisemblable, tout ce montage graphique s'avère être un minimum syndical nécessaire.

En dépit d'images illisibles, d'un concentré résumé presque parfait de rôles phares joués par Vin Diesel, (Un pincée de Pitch Black, une voiture digne d'un Fast and Furious, un mutisme proche de Groot dans Les Gardiens de la Galaxie ...) la progression assez lente de The Last Witch Hunter ne sera pas suffisante pour le placer comme le pire film de l'année . Quelques points d'estime se gagnent grâce à des personnages secondaires justes (Cela dit effacés.), un travail enamouré à enlaidir la reine des sorcières (Les effets spéciaux d'enlaidissement ont le mérite de créer une sorcière convaincante ...). Si, et à la seule condition d'être conscient qu'action ne rime pas avec la conviction d'être malin, fin, subtil, Le Dernier Chasseur de Sorcières ne relève pas le niveau mais intègre la moyenne des longs-métrages où les célébrités s'amassent et donnent de leur personne pour donner de l'épaisseur au scénario filiforme.

Dans l'éventualité d'un The Last Witch Hunter 2, il sera vivement conseillé d'être plus perspicace et plus élégant dans ses dialogues. Improvisé enquêteur, volontairement finisseur et maitre du dernier mot, images et doublage français deviennent des bénédictions pour MOZINOR. Involontairement, on rit de la présence de trois malheureuses mouches mortes : " 1 mouche passe encore. 2 mouches, c'est une coïncidence. [...] "

[Critique] The Last Witch Hunter – Hommage à Monsieur Vin Diesel
Le Dernier Chasseur de Sorcières a " l'habileté " de paraître au bon moment avec des acteurs plébiscités sur l'instant. Globalement, la critique invite à considérer The Last Witch Hunter comme un moment d'égarement terne où gravitent en satellites épars quelques noms célèbres. L'action, souvent brouillonne, bouillonne avec de rares dialogues qui tapissent quasi 120 mn de film. Loin des sommets, au mieux, Vin Diesel présente une forme constante et habituelle : un gage qui a matière à rassurer les producteurs d'une réalisation ... moyenne.

On a aimé :

+ Un doublage français involontairement voué à provoquer le rire.
+ Des effets spéciaux plutôt convaincants.
+ Des personnages secondaires justes.

On a détesté :

- Un film centré sur Vin Diesel. -
- Des scènes d'action illisibles. (Notamment les premières.)
- Une progression assez lente. (Retour dans le passé, retour sur des scènes déjà-vues ...)
Le Dernier Chasseur de Sorcières a le cliché facile et lourd. (Vilains identifiables, les marginaux sont des sorciers et sorcières, les sorcières sont identifiées par un physique dégoûtant ...)

: Le titre du film le plus détestable et raté de 2015 est, de loin, envié par Charlie Mortdecai ou . (Critiques à (re)découvrir sur le Blog LaMaisonMusee.com ! )


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