Quand j’étais un gamin en train de grandir dans les alpages Haut-Savoyards, je me rappelle entendre à tout bout de champs : « Tu en a de la chance de vivre à l'air pur ! »
Apparemment, les choses ont bien changé et aujourd'hui, la ville de montagne par excellence qu'est Chamonix est en train de tirer la sonnette d'alarme car toute sa vallée baigne désormais dans un nuage de pollution allant du violet, au jaune et au gris. Bien sûr, cela est dû en partie au passage annuel d'un demi-million de gros camions diesel à travers le tunnel du Mt. Blanc, mais aussi à cause de toutes les cheminées à feu de bois qui continuent d'avoir la faveurs de la plus grande partie des chamoniards.
Ajoutez à cela le fait que Chamonix est l'antithèse d'une station « ski aux pieds » ; en effet, aller des Houches à Argentière, ou du Brévent à la Flégère, nécessite toujours l'utilisation d'une voiture ou d'une navette. Ensuite, il faut compter en plus sur la pollution industrielle de la basse vallée de l'Arve qui trouve le moyen de remonter jusqu'au fond du bassin pour que tout soit réunit afin d'obtenir un phénomène d'inversion parfait.
C'est bien ça ; le flancs abrupts des montagnes dans lesquelles Chamonix est encaissé favorise l'inversions de température en fond de vallée, qui aide à piéger les polluants dans un air stagnant, en particulier pendant les journées ensoleillées d'hiver. Alors comment la capitale du ski et de l'alpinisme va-t-elle pouvoir s'en sortir ?
D'abord, comme avec toute forme de dépendance, il va falloir que Chamonix admettre qu'elle a un gros problème. C'est toujours l'étape la plus difficile à franchir avant d’entamer le processus de guérison. De là, rien n'est impossible!