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En mai fait ce qu'il te plaît... et en novembre aussi, d'ailleurs !

Publié le 05 novembre 2015 par Toulouseweb
En mai fait ce qu’il te plaît... et en novembre aussi, d’ailleurs !

La période de " la Campagne de France ", c'est-à-dire des mois de mai-juin 1940, est peu abordée dans le cinéma français, parce qu'on a l'impression qu'elle n'offre pas beaucoup d'angles d'attaque cinématographiques, sinon celui de la vision accablée, voire complaisante, d'un pays qui s'écroule dans tous les sens du terme bref, militairement, politiquement, humainement, il n'y avait pas grand-chose à sauver. Heureusement, De Gaulle saura, par la suite, redonner espoir et honneur à un peuple déboussolé...en réécrivant un peu l'Histoire, tout de même, au nom de " l'intérêt supérieur " de la France.

Mais revenons au film de Christian Carion : celui-ci, dont le nom est peu connu du grand public, a réalisé il y a dix ans un film tout à fait honorable, " Joyeux Noël ", qui évoque les fraternisations entre soldats français, anglais et allemands, vers la fin de 1914, dans les tranchées du Nord de la France. Un casting solide et une réalisation soignée avait fait de ce film une belle reconstitution d'un épisode peu connu de la Première Guerre Mondiale. Et dans " En mai fait ce qu'il te plaît ", ce n'est pas tant la défaite militaire cinglante qu'il évoque, mais plutôt l'exode massif des populations du Nord et de l'Est de la France vers le Sud, épisode douloureux qui est resté connu sous le nom d' "Exode", avec un E majuscule.

Un tel thème, évidemment, se prête bien à un traitement cinématographique : désorganisation totale, actes généreux d'une partie des habitants des régions traversées, actes odieux de la part d'autres habitants, familles disloquées qui se perdent, parfois se retrouvent, et tout cela parfois sous la mitraille des avions allemands qui tirent sur les colonnes de soldats qui, eux, essaient de monter au front... Christian Carion sait faire, quoique n'atteignant pas quand même le génie d'un Steven Spielberg quand il faut recréer au cinéma une période pleine de bruit et de fureur, telle que celle-là.

Mais ne faisons pas trop la fine bouche : dans " En mai fait ce qu'il te plaît " Carion a dans sa manche deux atouts maîtres : Olivier Gourmet, formidable acteur qui prend une place de plus en plus importante dans le cinéma français, lui qui est venu du " plat pays " et aussi Ennio Morricone (toujours bon pied bon œil depuis les westerns spaghettis, 87 ans aux premiers frimas) qui sait accompagner cette épopée d'une atmosphère musicale point trop ronflante. Ajoutons enfin à cela une intelligente dramaturgie (les petits destins, les petites histoires au milieu de la grande Histoire), et la présence surprenante d'un Laurent Gerra dans le casting font de ce film une œuvre tout à fait regardable en attendant, la semaine prochaine, les aventures d'un certain agent secret qui ne roule qu'en Aston Martin et qui ne boit que du champagne Bollinger...


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