Sens de la vie

Par Francis LO dans Humanité le

05 novembre 2015

Jean Grondin, philosophe, soulève une interrogation essentielle inhérente à l'être humain :
" Que faisons-nous ici, pourquoi et pour qui sommes-nous là, que devons-nous, que pouvons-nous y faire, que nous est-il permis d'espérer ? "

Arthur Schopenhauer déclarait :

" Qui ne s'interroge pas est une bête, car le souci constitutif de toute vie humaine est celui de son sens "

Fedor Mikhaïlovitch Dostoïevski n'est pas bête, il s'interroge :

" Faut-il aimer la vie plutôt que le sens de la vie ? "

La question est saugrenue sachant que l'homme a perdu le sens de la vie qui repose sur les lois naturelles. Il manipule ces lois à sa guise, et comme observe Bertrand Russel :

" Beaucoup de choses que nous considérions comme des lois naturelles sont en réalité des conventions purement humaines. "

C'est en dépit du bon sens que les êtres humains impassibles agissent. Il leur faut toujours une catastrophe pour les faire réagir ou qu'ils prennent les mesures adéquates. C'est seulement après des dizaines, des centaines, des milliers de morts qu'ils décident de corriger les erreurs de leurs actes, de renforcer les règles, comme par exemple dans le cas de l'amiante, du tabac.

Voilà que les êtres humains sont menacés par une extinction de masse qu'ils ont eux-même enclenchée, que le réchauffement climatique met en péril leur croissance économique qu'ils ont eux-mêmes engendré : les consciences s'éveillent.

L'homme s'est toujours cru libre de faire, de faire tout et n'importe quoi.

" La liberté ne consiste pas à se soustraire aux lois naturelles ... "

André Langevin a tout à fait raison car ce sont les lois naturelles qui régissent le sens de la vie. L'homme marche à contre-sens et s'il ne veut périr il lui appartient de redonner au monde du vivant l'impulsion nécessaire à sa sauvegarde.

" Le sens de la vie supprimé, il reste encore la vie. "

Ceci dit par Albert Camus, il est temps de reprendre la bonne route qui conduit vers la vie.

" La vie n'est supportable que lorsque le corps et l'âme vivent en parfaite harmonie, qu'il existe un équilibre naturel entre eux ... "

Davis Herbert Lawrence me permettrait sans doute de reprendre son principe sous une autre forme :

La vie n'est concevable que lorsque animalité, végétalité et humanité coexistent en parfaite harmonie, qu'il subsiste entre elles un équilibre naturel.