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L’angoisse de Paranoïa Park

Publié le 05 novembre 2015 par Podcastjournal @Podcast_Journal
Rédacteurs et stagiaires: cliquez sur cette barre pour vous connecter en back-office de la rédaction! A leur sortie, tous les films ne suscitent pas les mêmes attentes. Certains, profitant d'un budget important et d'une grosse publicité ont pour objectif absolu la rentabilité, tandis que pour d'autres, productions anonymes écumant les festivals indépendants, le seul fait d’être à l'affiche de quelques salles obscures dans des cinémas d'arts et d'essais constitue une franche réussite. "Paranoïa Park" appartient à la seconde catégorie. Œuvre minimaliste, sans artifices, le film ne s'appuie que sur la force de son scénario pour faire frémir le spectateur. Rythmé par une mise en scène volontairement angoissante qui s’appuie sur l’utilisation d’une caméra embarquée suivant les faits et gestes du personnage principal et une absence totale de musique, "Paranoïa Park" plonge le spectateur au plus près de l’intrigue.

A l'origine ce devait être une journée tranquille pour Anna. Après un réveil agité où elle affronte une crise d’asthme de sa fille Lou en plus de l’énième absence de son ex-mari qui devait garder leur fille pour le weekend, elle organise une sortie au parc. Alors qu’elle semble enfin passer un moment relaxant, les ennuis commencent. Lou se plaint du manque d'attention que lui témoigne sa mère et s’enfuit en lui lançant: "tu ne fais jamais rien avec moi, t'es chiante". Anna pense qu’elle reviendra vite jusqu’à ce coup de téléphone dont elle ne se remettra pas. A l’autre bout du fil un homme lui ordonne de suivre ses ordres, sans quoi sa fille sera tuée dans l’heure.

Malgré une intrigue efficace, plusieurs éléments empêchent le film de totalement décoller. Tout d'abord plusieurs incohérences scénaristiques aident le spectateur à deviner une partie de l'intrigue, un comble pour un thriller dont l’intérêt repose avant tout sur le suspens. De plus, quelques ficelles évidentes nous éclairent quant aux messages que veut faire passer le réalisateur. Il y a d'abord une sensibilisation à l’utilisation des réseaux sociaux, qui tiennent mine de rien une place dans l’évolution de l’histoire et son déroulement dramatique. Enfin une réflexion quant à la complexité du rôle de la mère, qui fait de son mieux mais culpabilise en pensant qu'elle n'est pas à la hauteur. Ces imperfections ne gâchent cependant pas l'ensemble, qui reste assez efficace. A mesure que l’intrigue se déploie, on suit avec angoisse l'étau qui se resserre autour du personnage d’Anna. Le mystérieux correspondant a des exigences de plus en plus folles qu’Anna, épuisée physiquement et émotionnellement, a de plus en plus de mal à satisfaire. Le problème est que son bourreau la traque, il sait ou elle est et à qui elle parle. Elle ne peut lui échapper, pas même l’espace de quelques secondes sans que la sentence ne lui soit implacablement rappelée: si elle tente quoi que ce soit, elle peut dire adieu à Lou.

A chaque minute les ennuis d’Anna s’accumulent et les possibilités qu'elle retrouve sa fille en vie s'amenuisent. Elle doit d’abord faire face aux usagers du parc qui la prennent pour une folle, la sécurité du Parc qui souhaite l’évacuer et enfin la police qui veut l’arrêter. Cet intérêt crescendo du monde extérieur pour le personnage principal va de paire avec la montée de la folie chez son interlocuteur ainsi que l'atmosphère nerveuse du film qui atteint son apogée dans les dernières minutes de cette course poursuite avec un ennemi fantôme. Pour une issue pour le moins étonnante...

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