La toxicité du méthylmercure (MeHg) est bien établie, et la principale voie d’exposition est le poisson. Une exposition précoce, déjà pendant la période in utero, à de faibles quantités de MeHg peut altérer le développement neuronal. Cette nouvelle étude a analysé la teneur en mercure dans les cheveux de 1.799 femmes et leur enfant, issus de 17 pays européens, et évalué la consommation de poissons et produits de la mer.Un premier constat est que la Belgique figure, avec le Danemark, l’Espagne, le Portugal et la Suède, parmi les pays qui comptent le plus de mamans avec une consommation de poisson élevée.Maman et enfant font la paire
Les résultats indiquent une forte corrélation entre la concentration de mercure dans les cheveux de la maman et celle de son enfant, indiquant une source d’exposition commune. Pour une même consommation de poisson, il apparaît que la consommation d’autres aliments marins, tels que les coquillages et crustacés, influence significativement la teneur en mercure dans les cheveux.
95% des femmes qui consomment du poisson une fois par semaine ou plus, sans autre produit marin, affichent un niveau de mercure de 0,55 µg/g, soit environ la moitié du seuil de 1 µg/g de cheveu recommandé aux Etats-Unis, et près du quart de la limite de l’OMS (1,9 µg/g).
Risque moindre que bénéfice
Cette étude montre finalement que l’exposition au mercure par le poisson n’est pas préoccupante, même pour 95% des femmes qui mangent du poisson 1 fois par semaine ou plus.
Les auteurs appellent néanmoins à mieux investiguer la contribution que représente la consommation de coquillages et fruits de mer. Ils attirent aussi l’attention sur la nécessité de communiquer de façon prudente sur cet aspect de toxicité du mercure, afin de ne pas se priver des effets potentiellement bénéfiques de la consommation de poissons et de fruits de mer pour la santé.
Référence : Castanio A. et al., Environmental Research, 2015; 141: 58-68Source : Food in action, Nicolas Guggenbühl, diététicien-nutritionniste
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