Fellag à l’île de Thau.

Dans le cadre des activités de Languedoc Cinéma et des partenariats avec les structures du quartier, Karim Ghiati, nous a donné le goût et l’habitude de proposer à des acteurs ou des réalisateurs de venir à la rencontre de leurs fans à Sète et plus particulièrement à la médiathèque de l’île de Thau, puis au cinéma le Comoedia . Après Rachid El Ouali, c’est Fellag qui s’est prêté à cet exercice. Ainsi, c’est dans le cadre intimiste de la MJC la Passerelle que ce grand acteur de « one man show », de théâtre et de cinéma s’est prêté avec élégance, philosophie et spontanéité au jeu de scène des questions réponses, sur son parcours en France et de l’autre côté de la grande mare.

C’est en « Flag » , (cela pourrait presque être un titre de sketch dont je vous prie d’en excuser la simplicité),que nous avons surpris l’artiste à la médiathèque pour des lectures de passage d’ouvrages puis ce fût le temps de signer autographes et de poser en selfie.

Histoire de reprendre des forces, M’BARKA de l’association « les femmes du soleil » avait concocté un repas en l’honneur de la venue de FELLAG. A la passerelle, Karim nous présenta le comédien que l’on associe souvent  avec son spectacle Djurdjurassique Bled, son premier spectacle en français, créé en décembre 1997, qui lui vaut le prix du Syndicat de la critique 1997-1998, révélation théâtrale de l’année. Dans ce spectacle, il raconte en différentes étapes l’histoire de son pays natal, ses angoisses, ses folies et l’humanité de son peuple. Puis il est important de savoir que c’est un homme engagé qui traite sans complexe et avec finesse les thèmes qui agitent l’Algérie et les Algériens, tels que les abus de pouvoir, les rapports entre hommes et femmes, les frustrations des jeunes, tout cela en employant parfois un vocabulaire très cru. C’est un homme de conviction avant tout et on le sent bien en sachant qu’après les émeutes d’octobre 1988, alors que des militaires et le président algérien sont présents dans la salle, il supplie les femmes de pardonner aux hommes : « Excusez-nous. Maintenant vous pouvez vous habiller comme vous voulez. Vous pouvez même ne pas vous habiller du tout. » Les hommes restent muets et sans réaction. À partir de là, les dénonciations de Fellag se multiplient. Il n’épargne ni la politique ni les islamistes et dépeint, au vitriol mais avec finesse et humour, des situations dramatiques.

Sylvère PETIT, réalisateur du film « Les Assoiffés » mettant en Scène Farid interprété par Fellag, était sur scène à ses côtés pour nous expliquer son choix, ainsi que de la façon anecdotique dont c’est déroulé leur première entrevue, puis Sylvère avec simplicité

nous fît entrer dans l’intimité du synopsis et du montage du film. Tout cet instant était figé dans le temps, donnant l’impression de connaître depuis toujours Fellag et Sylvère.

Avant cette rencontre je dois avouer que je ne connaissais que le Fellag des « one man show », l’homme léger aux multi réparties sarcastiques sur l’actualité. J’ai découvert un homme humble, il s’est écouter avec un

profond respect, il s’est s’imprégner de ce qui l’entoure de ce qu’il vit, j’ai presque envie de dire que c’est un acteur caméléon Fellag car il possède cette faculté de faire passer des émotions uniquement dans un jeu d’expression, une attitude ou dans un regard et sans un mot.

Cette journée avec Fellag se termina au Comoedia avec la projection de Monsieur Lazhar qui est un film dramatique québécois écrit et réalisé par Philippe Falardeau et sorti len 2011. Nous y

découvrons Fellag dans le rôle d’un réfugié Algérien au Québec qui rentre dans une école comme remplacement d’une enseignante qui s’est donné la mort dans sa classe. Tout au long de ce parcourt ce professeur, qui en fait n’en est pas, un redonne avec subtilité un sens à la vie, pour ses écoliers ainsi que pour lui même.

Merci, un grand MERCI à toi, Fellag, pour cette journée exceptionnelle. J’espère que cette journée aura été pour toi l’occasion de connaître un peu mieux Sète, ce Sète que tu n’as toujours que traversé rapidement et que cela t’aura donné l’envie d’y poser tes valises prochainement, plus longuement.